Burkina Faso : La SNC, un véritable business pour les exposants à la foire
La Semaine Nationale de la Culture (SNC) constitue l’une des plus grandes manifestations culturelles au Burkina Faso. Cet évènement se déroule tous les deux ans depuis 1983 à Bobo Dioulasso, la capitale économique du Burkina Faso. La SNC accueille ainsi de nombreuses personnes de par le monde entier. Artistes, spectateurs ou exposants, nombreux sont ceux qui ne veulent pas se faire conter l’histoire. Une occasion donc pour certains commerçants de gonfler leurs chiffres d’affaires en participant à ce festival. Nous sommes allés à la rencontre de quelques commerçants de la ville de Ouagadougou pour comprendre pourquoi ils prennent part à la foire de la SNC.
La SNC, un festival pour écouler des marchandises
Commerçant dans un marché de la capitale burkinabè, Abdoul Sawadogo participe depuis 2002 aux différentes manifestations culturelles dont la SNC. Pour lui, ce choix s’explique par différentes raisons. « La SNC constitue pour moi une grande fête nationale. C’est une occasion pour moi d’aller exposer mes marchandises que sont entre des pagnes tissés, des chemises en Faso Danfani, des robes sénégalaises etc. Ce festival qui regroupe de nombreuses personnes venant de toutes les contrées du monde me permet d’écouler rapidement mes marchandises en peu de temps. Depuis que j’y vais, je ne regrette pas » nous raconte-t-il.
Ousmane Diallo est aussi commerçant et propriétaire de trois boutiques. A l’en croire, la SNC lui permet d’écouler ses marchandises. « Je vends des habits prêts à porter, des chaussures, des sacs à mains. J’ai tendance à participer à ce festival afin de liquider mes marchandises. Nos marchandises sortent difficilement ici à Ouagadougou, donc on profite de ce genre d’occasion pour pouvoir les écouler » nous lance-t-il.
Les prix changent à la SNC
A en croire ces commerçants interrogés, les marchandises qu’ils exposent à la SNC ne sont pas vendus au même prix qu’ils le vendent à Ouagadougou. « Généralement nous avons tendance à baisser le prix des articles à la SNC. Par exemple une robe qu’on vend ici à 8000fcfa, nous la vendons à la SNC à 5000 FCFA ou 6000FCFA. En diminuant les prix, nous arrivons à vendre beaucoup et à épuiser notre stock. Ce qui augmente considérablement nos recettes. Si tu t’hasardes à vouloir vendre à la SNC au même prix que tu vends ici, tu risques fortement de revenir avec ta marchandise. Les gens viennent faire leurs achats à la SNC parce qu’ils savent qu’on diminue les prix durant cette manifestation », nous expliquent ce commerçant.
La SNC, un véritable marché d’opportunité d’affaire
La SNC est un festival qui permet à de nombreux commerçants d’augmenter leur chiffre d’affaire. « Franchement, depuis que je participe à la SNC, je ne regrette pas. Durant la SNC, je peux vendre mes articles et me retrouver avec 7 millions de FCFA. Si j’enlève le prix d’achat des articles et mes différentes dépenses, je peux me taper un bénéfice de 1 millions de FCFA voir même plus » nous confie Ousmane.
Et à Abdoul de poursuivre : « le bénéfice que tu te fais ici en un mois de vente, tu peux te le faire voir même plus durant la SNC. Je me rends généralement à la SNC avec un budget de trois millions de FCFA, à mon retour, je me retrouve avec 3 millions 750 mille FCFA. Ce qui veut dire que je me suis fait un bénéfice de 750 milles à la SNC. Le véritable bénéfice se fait lors des trois derniers jours » nous rétorque t’il.
Loin d’être le plus grand festival de l’agenda culturel au Burkina Faso, la SNC constitue aussi une véritable opportunité d’affaire. En effet, de nombreux commerçants venant de toutes les régions du monde prennent part à cette biennale pour se faire de l’argent. Une situation qui permet également à de nombreuses personnes de se ravitailler en différents articles et cela à coût réduit.
Rabi KABA
