Le lavage d’engins : Une activité qui nourrit son homme
Autrefois effectué uniquement dans les stations à essence et par des entreprises spécialisée, le lavage des véhicules et des motos est de plus en plus courant dans les rues de Ouagadougou. Patiquée principalement aux abords des voies, dans les marchés, les maquis et dans d’autres lieux stratégiques, cette activité crée de nombreux emplois et génère des revenus importants. Gros plan sur cette activité dans la capitale burkinabè.
Il est 11h du matin. Nous sommes au quartier Saint Léon de Ouagadougou. Nous sommes dans un espace aménagé où se trouvent des laveurs de véhicules et de motos. L’odeur de la terre mouillée nous accueille. Partout, on aperçoit des machines de lavage d’engins, des barriques remplis d’eau, des détergents. Pascal Poda, un laveur de moto se dirige vers nous et nous demande : « Vous venez lavez votre moto ? ». « Non » nous lui répliquons.
Après lui avoir exposé l’objet de notre visite, il s’est prêté volontiers à nos questions. Etudiant en 2è année de droit « Je passe des concours sans succès depuis l’obtention de mon Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC). J’ai alors décidé d’entreprendre et je me suis lancé dans le lavage des véhicules et des motos ».
« En quoi consiste l’activité de lavage d’engins ? »
A cette question monsieur Poda répond. « L’activité de lavage d’engins consiste essentiellement à rendre les voitures et les motos propres, tout en leur débarrassant des saletés. Pour les véhicules, il y’a deux types de lavage. Il s’agit du lavage simple et celui complet. Le lavage simple consiste à laver le véhicule sans toucher au moteur et le second à le laver entièrement, le moteur y compris. Pour ces offres, les prix varient en fonction de la taille des voitures. Pour le lavage simple des petits véhicules, le prix est de 1000f.
Quant aux gros véhicules nous le faisons à 1500F. Pour ce qui est du lavage complet, les prix sont de 2000F pour les petits véhicules et 2500F pour les gros véhicules. Pour les motos, nous n’avons qu’une seule façon de les laver avec un prix fixe de 250 F CFA. Pendant la saison pluvieuse, nous pouvons avoir une dizaine de véhicules et une vingtaine de motos quotidiennement. C’est la période pour faire de bonnes affaires. Par contre pendant la saison sèche, nous nous retrouvons avec deux véhicules et cinq motos par jour ».
Qu’est-ce qu’il faut pour débuter cette activité ?
Le lavage d’engins demande un minimum de matériels. « Il te faut d’abord une place fixe pour pouvoir mener à bien ton activité. Ensuite il faut une machine à laver. Cette machine coute environs 100.000 FCA. Ensuite viennent le carburant, l’eau, la barrique et les différents détergents et chiffons. Aussi, il faudrait apprendre au près des anciens qui sont dans le métier afin d’acquérir une expérience » nous confie Abdoul Rasmané Kabré, laveur situé à la patte d’oie non loin de l’espace Morène.
Le lavage des véhicules et motos est -il rentable ?
Cette activité est rentable selon Abdoul Rasmané Kabré. « Pendant la saison sèche, je peux avoir comme recette journalière 5000f et plus de 15000f pendant la saison hivernale. Avec ces gains, j’arrive à subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille. C’est avec cela que je paie mon loyer, la nourriture et la scolarité de mes enfants.
Qui sont vos clients ?
Pascal Poda nous fait savoir que leurs clients sont des personnes de tous secteurs et de tout âge. C’est le cas de Monsieur Ousséni Ouédraogo, venu laver son véhicule. « Je viens laver ma voiture ici parce que je n’ai pas suffisamment de temps pour le faire chaque matin avant de me rendre au travail. Pour cette raison, je l’envoie au moins une fois par semaine chez les laveurs pour qu’ils la rendent propre. Avec ces derniers, le prix est abordable contrairement aux stations. Pendant qu’il la lave, je m’assois prendre une bière le temps qu’ils finissent et je récupère mon véhicule tout propre ».
Les difficultés rencontrées dans le lavage des engins
« Nous sommes essentiellement confrontés à un problème d’espace. Fréquemment nous sommes sommés par les policiers de quitter les lieux soi-disant que nous n’avons pas l’autorisation d’occuper l’espace. Mais demandons à ce que les autorités essayent de nous comprendre car c’est grâce à cette activité que nous arrivons à vivre. Il n’y’a pas de boulot, donc ce n’est vraiment pas facile » nous explique Pascal Poda, cet étudiant laveur de véhicule et de moto.
Est-ce rentable d’investir dans le lavage auto et moto ?
Après avoir échangé avec les acteurs du domaine, il ressort que le lavage de motos et de voitures est une bonne affaire. Il est vrai que pour réussir l’activité il est nécessaire de s’y consacrer pour satisfaire les clients. De plus en plus, certains investisseurs s’engagent dans l’activité en achetant la machine à laver et en la mettant en location à 2000 ou 3000 F CFA par jour.
