Le donkonou : Un plat qui « nourrit » doublement son homme

Le donkounou est un repas qui tire ses origines du Ghana et du Togo. C’est un repas pâteux, sous formes de boules. Il se prépare avec de la farine de maïs et se consomme avec de la sauce tomate. Beaucoup apprécié par les consommateurs, le donkonou s’est transporté dans de nombreux pays de la sous-région. Ainsi, de nombreuses personnes ont fait de la vente de ce plat leurs sources de revenus. C’est le cas de Messan Alex Odeca Koami. Il a ouvert un restaurant qu’il a appelé « le super donkounou » où il propose ce plat à sa clientèle.  « Le super donkounou » est basé à Ouagadougou au Burkina Faso.

Comment Odeka est devenu vendeur de donkonou ?  

Messan Alex Odeca Koami est un vendeur de Donkounou à Karpala, un quartier de la capitale burkinabè. C’est à domicile qu’il mène son activité.  D’origine Ghanéenne et informaticien de formation, Odeka nous confie que son amour pour la vente de Dokounou rémonte depuis sa tendre enfance. « Au Ghana dans mon pays d’origine, l’on préparait très souvent le Doukounou en famille. Ma tante en vendait également. Quand j’avais huit ans, je l’aidais dans la préparation et la vente durant mes vacances. C’est ainsi que je me suis découvert une passion pour la cuisine. Arrivé au Burkina Faso, après une offre d’emploi qui m’intéressait, je faisais des donkounou et j’invitais quelques amis à le partager. Ces derniers ont beaucoup apprécié et m’ont dit que je pouvais faire de la vente du donkonou un business. Me sentant bien en cuisine, je me suis donc lancé dedans. C’est ainsi qu’avec un budget de 15000f CFA, j’ai ouvert mon restaurant « le super Donkonou » depuis février 2019.

Qu’est-ce que le donkounou ?

Le Donkounou est un plat fait à base de farine de maïs fermenté. C’est un repas pâteux, sous forme de boules cuites à la vapeur. Avant de passer à la cuisson, les boules sont enveloppées dans des feuilles de maïs ou dans des sachets. Après cuisson ces boules ont une texture semblable à celles du tô et un goût légèrement aigre. Le donkonou s’accompagne d’une sauce tomate mélangée avec quelques épices et d’huile.   Il se mange avec de l’oignon, du piment et quelques fois avec du poisson. Selon Odéka, le mets est beaucoup prisé par les malades qui n’ont pas d’appétit.

Odéca propose quatre types de donkounou à sa clientèle

Au « super donkonou » quatre types de formules sont proposées à la clientèle avec des prix allant de 1250fCfa à 2500fCfa. Le prix est fonction du nombre de boule de donkounou et de l’espèce du poisson. Pour la formule de 1250fCfa dénommée pack libertis, Odeca propose deux boules de donkounou avec un poisson chinchard. Pour ceelle de 1500fCfa dénommée pack silver, l’on a droit à trois boules de donkonou et un poisson chinchard. Le pack gold qui coûte 2000fCfa est composé de quatre boules et deux poissons chinchard. La dernière, celle de 2500fCfa dénommée pack diamond, est composée de quatre boules de donkonou et d’un poisson carpe.

Une vente qui se fait essentiellement par livraison facturée

Odeca nous confie que pour avoir plus de visibilité pour son commerce, il a créé une page dénommé super Donkonou. C’est ainsi que, petit à petit, les gens l’appelaient pour des commandes et pour se faire livrer. « 80% de nos ventes se font par livraison payante. Les clients nous appellent quotidiennement pour qu’on leur livre. D’autres en commandent même la veille pour se faire livrer le lendemain » ajoute-t-il. Pour faciliter la livraison et satisfaire la demande de sa clientèle, ce dernier avoue avoir employé trois personnes qui sont essentiellement chargés de faire les différentes livraisons.

Selon lui, il est aussi possible de manger le super donkounou sur place, même s’ils sont rares les clients qui le font. Cela surtout avec l’avènement de la pandémie du Covid 19.

Le donkounou de Odeca a également traversé les frontières du Burkina Faso. « J’ai aussi des clients de la France, des Etats Unis qui m’appellent très généralement pour que je leurs envoie mon donkounou par avion » ajoute Odeca.

Le super donkonou beaucoup apprécié par les femmes 

A en croire notre vendeur du jour, la majorité de ses clients sont des femmes. C’est le cas de Farida Dianda, une des clientes de Odeca avec qui nous nous sommes entretenus. « Le donkonou de Odeca est naturel, de la pâte du donkounou à la sauce faite à base de la vraie purée de tomate. C’est bien fait et c’est propre. En plus le gout y est. Si tu manges une fois, tu en voudras encore. Je trouve les prix abordables. En plus c’est une belle initiative venant d’un homme surtout » nous martèle-t-elle.

Une activité rentable

Selon le promoteur du super donkonou, son activité lui permet d’avoir une source de revenus même s’il espère en avoir un peu plus. « Ça va, on ne s’en sort pas mal même si le marché est en dents de scie. Par jour, je propose 30 à 40 plats. Il arrive que les 30 plats partent avant midi étant donné que y’a certains qui commandent la veille. Ce qui me facilite la tâche. Ainsi, je me fais une recette d’au moins 45000f par jour. Par mois j’ai un bénéfice qui avoisine 80.000fCfa ». Pour lui, la collaboration avec les services traiteurs lui permet de vendre beaucoup plus de plats, ce qui augmente ses revenus.

Une activité sans grande difficulté et sans grand budget pour débuter

De l’avis de Odeca, le mixage est la chose la compliquée dans la vente du donkonou. « Si tu ne t’y connais pas, tu risques de rater ta recette. A cela s’ajoute la chaleur de la cuisine avec la préparation du piment. Pour débuter, il faut aimer la cuisine sinon ce sera difficile. En plus, elle ne demande pas grand moyen pour un début. Je le fais par passion parce que je suis free en cuisine », raconte t’il.

Rabi Kaba