Filière mangue au Burkina Faso : 400 millions de FCFA pour les acteurs
Après un report dû à la Covid-19, c’est finalement le 16 juillet 2020 que le Ministre en charge du Commerce et de l’Industrie a procédé au lancement du projet « Archipelago ». Cet ambitieux projet vise le renforcement des capacités des acteurs de la filière mangue au Burkina Faso. Il est financé à hauteur de 400 millions de francs CFA par l’Union européenne.
« Les filières porteuses constituent la colonne vertébrale de la transformation structurelle de l’économie. La filière mangue occupe une place importante au niveau des filières porteuses. Car elle emploie des milliers de personnes depuis la production à la commercialisation ». C’est une déclaration faite par Harouna Kaboré, ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’artisanat lors du lancement du projet « Archipelago mangue ».
En effet, « Archipelago mangue » est un projet, qui trouve ces origines après un appel à candidature du fond fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique. Ainsi, la Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso (CCI-BF), avec des partenaires comme la Maison de l’Entreprise du Burkina Faso, la Chambre des Métiers de Rhône et la Chambre des Métiers et de l’artisanat du Burkina Faso, ont soumissionné à l’appel à projet.
A la publication des résultats, 19 projets ont séduit les initiateurs du « projet Archipelago ». Parmi ces projets, figure celui portant sur la filière mangue qui bénéficiera alors du financement de l’Union européenne. L’objectif dudit projet est d’améliorer durablement l’employabilité des femmes, des jeunes et également des migrants de retour par le développement de la filière mangue au Burkina Faso.
Le projet va durer 30 mois et couvrira les régions des Hauts-Bassins, des Cascades et du Centre. Selon le premier vice-président de la CCI-BF Mamady Sanoh, son institution s’est réjouie de l’obtention de ce financement. Un financement qui va renforcer les capacités des acteurs de cette filière très porteuse. En témoigne les statistiques de 2017 qui dénombraient 8.000 producteurs de mangue au Burkina Faso. A cela s’ajoute 90 unités de transformations, plus de 20 exportateurs de mangue et environ 6500 emplois permanents et non permanents.
La mise en œuvre du projet « Archipelago mangue »
La mise en œuvre du projet se fera avec la contribution de plusieurs acteurs. Il s’agit notamment de l’organisation internationale pour les Migrations (OIM), qui s’occupera de la prise en compte des migrants de retour. La Chambre des Métiers et de l’artisanat du Burkina Faso, la CCI-BF et la Maison de l’Entreprise assureront la mise en œuvre des activités. C’est pourquoi ces différents acteurs ont également procéder à la signature des conventions de partenariat à cet effet. Ils seront aidés par la Chambre des Métiers de Rhône.
Selon le Directeur des Etudes et de la stratégie de la CCI-BF, Idrissa Kaboré, il s’agira essentiellement d’activité de sensibilisation. Au moins 600 bénéficiaires auront une formation professionnelle. Ensuite ils identifieront les besoins d’accompagnement des acteurs de la filière. Cette action va toucher 100 Petites et Moyennes Entreprises (PME). Les bénéficiaires que sont les jeunes, les femmes et les chefs d’entreprises auront également des formations.
Pour ce faire, les responsables du projet mèneront une étude sur la filière et un audit des centres de formations. A cet effet, 85 formateurs locaux des centres de formation seront outillés sur les besoins que les études vont identifier. Le dernier type d’activité est l’insertion professionnelle. 280 jeunes bénéficieront également d’une formation et se voir intégrer dans le marché du travail. 400 autres personnes bénéficieront d’une formation à l’entrepreneuriat et auront un accompagnement dans la création de leurs entreprises.
Le programme « Archipelago » couvre 12 pays du Sahel et de la zone du Lac Tchad. Il s’agit du Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Sénégal et du Tchad.
Arnaud Fidèle YAMEOGO