Classement Doing Business 2019 : L’Afrique en très bonne posture

L’édition 2019 du classement Doing Business établi par la Banque mondiale a été publié le 31 octobre 2018. C’est un classement pour évaluer la qualité de l’environnement des affaires dans les différents pays. Il est principalement basé sur les réformes engagées par les gouvernements pour assurer une attractivité économique. Le rapport 2019 de ce classement octroie une place honorable au continent africain.

Selon le rapport Doing Business 2019 établi par la Banque mondiale et qui concerne 190, les gouvernements se sont engagés dans les réformes. D’une façon générale, le rapport souligne qu’il est plus facile de créer une entreprise, d’obtenir un permis de construire, un crédit ou l’électricité, de franchir les frontières avec des marchandises, de payer ses impôts ou de régler un différend commercial dans les pays étudiés.

Le record de 290 réformes atteint il y a deux ans est battu avec un pic de 314 réformes réalisées dans 128 économies. Dans cette percée, l’Afrique subsaharienne se fait distinguée avec 107 réformes menées à bien par 40 de ses économies. Ainsi, dans le classement sur la facilité de faire des affaires, l’Ile Maurice et le Rwanda, se hissent dans le top 30 mondial avec, respectivement, un score de 79,58 et 77,88 points sur une échelle de 100. Le premier pays africain, l’Ile Maurice se positionne à la 20ème place mondiale et le second, le Rwanda à la 29ème. Le Maroc qui complète le trio de tête des économies africaines les mieux classées, se positionne à la 60e place avec un bond de 9 places par rapport à l’édition 2018, tout comme le Kenya, qui se positionne à la 61e place, et qui gagne cette année, plus de 19 places. La région subsaharienne compte aussi quatre des 10 économies les plus réformatrices de cette année : le Togo, le Kenya, la Côte d’Ivoire et le Rwanda.

Dans le classement mondial, ce sont toujours la Nouvelle-Zélande, Singapour et le Danemark qui sont les premiers de la classe et la Somalie, l’Érythrée et le Venezuela, les derniers. Le pays le plus réformateur du monde est l’Afghanistan, mais il est talonné par Djibouti qui a décroché 55 places en un an.

Le paradoxe de certaines grandes économies!

Le Doing Business relève aussi certaines disparités entre certains pays, surtout si l’on tient compte des tailles des économies, de leurs dynamiques de croissance ainsi que des autres facteurs de compétitivité. Ainsi, alors que le Mali se positionne à la 145e place, juste derrière le Niger qui est 143e, le Nigéria arrive à la 146e place, alors que l’Algérie pointe à la 157e et l’Ethiopie à la 159e place. Classé 80e, la Tunisie fait mieux que l’Afrique du sud (82e), la Côte d’ivoire (122e), ou le Ghana (114e). En bas du tableau, dans les 50 derniers, on retrouve le Cameroun (166e), qui est pourtant la première puissance économique d’Afrique centrale, une zone où l’environnement des affaires laissent à désirer selon certains observateurs économiques. La preuve et selon le Doing business, il est plus facile de faire des affaires en Afghanistan (167e), un pays marqué par un profond et long conflit, qu’au Gabon(169e), au Congo (180e) et en RDC (184e).

Selon l’édition 2019 du « Doing Business » de la Banque mondiale, il est ainsi désormais plus facile de faire des affaires dans certains pays africains que dans d’autres économies émergentes notamment européennes. L’Île Maurice et le Rwanda en l’occurrence, dépassent ainsi l’Espagne (30ème, avec un score de 77,68), la Russie (31ème, avec un score de 77,37), la France (32ème avec un score de 77,29) et la Chine (46ème avec un score de 73,64). Ils devancent également les Pays-Bas (36ème), la Suisse (38ème), Turquie (43ème) et l’Italie (51ème ).

Cette année, le rapport a été publié sous le thème : « former pour mieux réformer ». Cette année, le document a collecté des données sur la formation dispensée aux agents de la fonction publique, et selon les auteurs, il ressort des résultats obtenus, « un engagement fort des pouvoirs publics dans de nombreuses économies, petites ou grandes, pour aider l’entrepreneuriat et l’entreprise privée ». Selon Rita Ramalho, responsable à la Banque mondiale de l’élaboration du rapport, « si les programmes de réformes s’accompagnent de formations pour les fonctionnaires, l’impact de ces réformes n’en sera qu’amplifié ».

Valentin Youmanli

 

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