Burkina- Commerce de « Garba » : Une activité juteuse
L’attiéké accompagné du poisson thon communément appelé ‘’garba’’est un plat ivoirien. Généralement vendu par des ressortissants nigériens en Côte d’Ivoire, le garba est vendu dans de petites échoppes de rue. Beaucoup apprécié par les consommateurs, il constitue un véritable business en terre ivoirienne. Vu son importance et son appréciation, aujourd’hui, le garba a traversé les frontières et est désormais vendu au Burkina Faso. Yacouba Ouédraogo alias ‘’Socrate’’ est l’un des vendeurs de garba à Ouagadougou. Ce commerce constitue sa principale activité. Zoom sur ce vendeur !
Le garba à Ouagadougou
Il est 12h quand nous arrivons aux encablures de l’université Joseph Ki Zerbo à Zogona, un quartier de la capitale Burkinabè. Arrêté à l’intérieur d’un kiosque, Yacouba Ouédraogo alias ‘’Socrate’’ sert sa clientèle. Il est le propriétaire du kiosque encore appelé « Garbadrome », lieu où est vendu le Garba. Après avoir patienté quelques minutes, nous lui expliquons l’objet de notre visite. Il s’agit de s’entretenir avec lui sur son commerce de Garba. Il nous raconte ses débuts dans cette activité.
« C’est après mon bac que j’ai quitté la Côte d’Ivoire dans l’objectif de continuer mes études dans mon pays d’origine le Burkina Faso. Au regard des difficultés financières que je traversais, j’ai dû arrêter les cours pour me trouver un travail qui me permettra d’avoir un peu d’argent. Auparavant j’ai toujours eu l’idée d’entreprendre et je me demandais ce que je peux bien faire. J’ai alors pensé à vendre du garba vu que c’est un plat qui n’est pas trop connu ici. C’est quand j’étais étudiant en deuxième année à l’université. Après réflexion donc, comme je n’avais pas d’argent pour commencer, j’ai été vigile dans un hôtel de la place. Avec cette activité j’ai pu avoir 150.000 FCFA. Avec cet argent, j’ai loué un kiosque et acheter le nécessaire pour mon commerce. Je mène cette activité depuis maintenant trois ans et ça va » ; nous raconte Socrate.
Qu’est-ce que le garba ?
Le garba est un plat originaire de la Côte d’Ivoire. Il se compose d’attiéké (semoule de manioc) et s’accompagne de poissons thon frits. Il peut se consommer avec du piments frais hachés, d’oignons, de tomate et parfois avec des bouillons culinaires. C’est un repas facile, rapide à préparer et bon marché, prisé par de nombreuses personnes.
Le prix du Garba à Ouagadougou
Selon Socrate notre vendeur du jour, le poisson thon du Garba vient essentiellement de la Côte d’Ivoire. « J’achète mon poisson thon chez un vendeur qui en importe de la Côte d’Ivoire. Le prix du kilogramme varie entre 1600F CFA et 1800F CFA, donc il n’y’a pas de prix fixe en tant que tel. Quant à l’attiéké, au début je prenais ce qui venait de la Côte d’Ivoire, mais maintenant on le fait ici et le sachet coûte 2500Fcfa. Le piment, l’oignon, l’huile, etc. sont facilement accessibles. Je fais le plat de Garba à 500F CFA pour permettre à tout le monde de pouvoir acheter. Il est possible de s’asseoir ici pour manger ou emporter ».
Une activité pourvoyeuse d’emploi
A en croire Socrate, au Burkina, le commerce du Garba nécessite un personnel. « Une seule personne ne peut pas faire ce commerce. C’est pourquoi, j’ai employé trois personnes dont deux femmes et un homme. Nous sommes deux à servir pendant qu’une se charge de découper le piment et l’oignon ; et l’autre de la friture du poisson. Le poisson doit être frits au fur et à mesure que nous servons les clients, parce que ces derniers ont tendance à réclamer le poisson chaud et également l’huile chaude », poursuit-il.
Un mets beaucoup apprécié par les Ouagalais
Tous les jours, le kiosque de Socrate, grouille de clients. Si certains préfèrent manger sur place, d’autres par contre emportent leurs plats. Noufou Diarra est l’un de ses clients. « Le Garba de Socrate est bien fait. Je le mange depuis maintenant deux ans. C’est un plat que j’aime beaucoup et en plus je trouve le prix abordable. En mangeant son Garba, je me retrouve en train de manger celui de la Côte d’Ivoire. Dans le contexte du Burkina Faso, voir un homme vendre de l’attiéké, c’est vraiment à saluer » nous lance-t-il.
Une activité génératrice de revenus
De l’avis de Socrate, au Burkina le commerce de Garba constitue un véritable business. « Par jour, je peux me faire une recette comprise entre 80.000F CFA et 120.000F CFA. Je paye mes employés par jour. Si j’enlève mes différentes dépenses et la paye des employés, je me retrouve avec un bénéfice de 15.000F CFA par jour et souvent un peu plus. Avec ce bénéfice, j’arrive à subvenir à tous mes besoins et à ceux de ma sœur », nous raconte Socrate.
La vente de garba, une idée d’investissement pour les jeunes
Au Burkina, le commerce de Garba est intéressant. Il ne demande pas de gros moyens pour débuter, et elle est très rentable. En faisant le point dans des villes africaines comme Abidjan et Ouagadougou, l’activité semble plus porteuse qu’elle ne le parait. En plus, elles sont rares les personnes qui s’adonnent à la vente de Garba au Burkina Faso et même dans nos différents pays africains.
Rabi Kaba