Burkina Faso : Bientôt un moratoire pour limiter les importations abusives
Le Ministère du Commerce de l’Industrie et de l’Artisanat (MCIA) du Burkina Faso a organisé le premier conclave national de l’industrie et du commerce. Ladite rencontre d’échanges entre acteurs de l’industrie et du commerce a eu lieu le jeudi 03 septembre 2020. Le mariage difficile entre l’industrie et le commerce étaient aux cœurs des travaux. Au terme des échanges, des propositions ont été faites pour l’émergence d’une économie burkinabè à travers la consommation des produits locaux.
Les importations abusives de certains produits et la fraude font partie des contraintes que rencontrent l’industrie et le commerce au Burkina Faso. Cette situation a rendu le marché local très poreux et tributaire des exportations. La preuve est que la pandémie de la maladie à coronavirus est venue rappeler combien il est important de produire et de transformer les produits localement.
Ces mots sont du Ministre en charge du commerce et de l’industrie Harouna Kaboré, lors de son discours d’ouverture du premier conclave du commerce et de l’industrie. C’est pourquoi son département a initié le tout premier conclave national sur l’industrie et le commerce sous le thème suivant : « Industrie et commerce : quelles synergies pour l’émergence de l’économie du Burkina Faso ».
Une rencontre pour diagnostiquer les problèmes d’exportation des produits du Burkina
L’objectif de ce conclave était d’analyser tout d’abord les principales contraintes de l’écoulement des produits de l’industrie burkinabè. Puis faire un point sur les mesures et dispositifs mis en place pour promouvoir l’écoulement des produits. Il s’agissait aussi de présenter des opportunités et les menaces de l’entrée en vigueur de la zone de libre échanges continentales (ZLECAF).
Ensuite, il a été question de définir des actions de collaboration entre importateurs, exportateurs et les industries. C’était aussi l’occasion de présenter le modèle économique du coton burkinabè et les reformes sur les filières porteuses. Enfin des informations ont été fournies aux acteurs sur la politique et l’infrastructure qualité. Notamment des normes et la certification comme moyens d’amélioration de la compétitivité des produits burkinabè.
Présent à la cérémonie d’ouverture, le Premier Ministre Christophe Marie Joseph Dabiré a laissé comprendre que ce conclave n’était pas une rencontre de trop. Car elle ne que concerne les industriels, les commerçants et l’administration. Toute chose qu’on ne doit pas confondre aux rencontre gouvernement secteurs privé.
Une participation des acteurs des industriels et des commerçants
Ce conclave a regroupé plusieurs acteurs du commerce et de l’industrie burkinabè. Il s’agit des organisations d’appui au secteur privé, les organisations des acteurs du monde des affaires et des entreprises. L’administration centrale, la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso, le Patronat, les entrepreneurs et les investisseurs ont également pris part au conclave. Sur une journée, ces acteurs ont pris part aux différents panels en lien avec l’industrie et le commerce. Ainsi le premier panel qui a porté sur « la promotion de la transformation des produits nationaux » a abordé plusieurs questions. Il s’agissait entre autres des « principaux textes encadrant le secteur de l’industrie burkinabè », des « réformes sur les filières porteuses », et des « modèles économiques du coton burkinabè ».
Le second panel a quant à lui porté sur « la compétitivité des produits burkinabè dans un contexte d’ouverture des marchés ». C’est ainsi que les enjeux et les perspectives de la zone de libre-échange continentale ont été au cœur des échanges. Le dispositif de surveillance des frontières et les difficultés de la mise en œuvre des textes régissant l’importation et l’exportation au Burkina Faso ont fait également l’objet des échanges. Les travaux du conclave ont pris fin par les échanges sur « les normes et la promotion des produits nationaux ».
Les conclusions du conclave
Les travaux de ce premier conclave étaient empreints de franchises et de courtoisie de l’avis de Harouna Kaboré. A cet effet, ils ont abouti à l’adoption des propositions visant à améliorer l’industrie et le commerce au Burkina Faso. Il s’agit essentiellement de la régulation des importations et de la lutte contre la fraude. Pour ce faire un comité travaillera secteur par secteur pour trouver un moratoire de sorte à importer les produits au besoin et non pas de manière abusive.
Ce moratoire devrait selon le Ministre en charge de l’industrie et du commerce permettre aux commerçants burkinabè de mieux s’organiser. Une organisation qui leur permettra de commercialiser les produits locaux manufacturés que de continuer à importer. Ce moratoire va en plus permettre l’atteinte à l’horizon 2023 les objectifs de la stratégie nationale d’industrialisation. Il sera l’épine dorsale sur laquelle les questions d’industrie et de commerce doivent se traité. A cet effet, un observatoire de l’industrie et du commerce verra le jour bientôt.
Arnaud Fidèle YAMEOGO