« En 2015, Nous avons fait 300 millions de chiffre d’affaire », dixit Mohamed ZOROME promoteur de la marque de savon One SOAP    

One SOAP, est une marque de savon made in Burkina Faso. Ce savon qui existe depuis 2010, a aujourd’hui conquit le marché sous régional. Le succès de cette marque trouve son fondement dans l’abnégation et la persévérance de son promoteur, Mohamed ZOROME, qui de « tapeur de Bazin », est devenu aujourd’hui un homme d’affaire au vrai sens du terme. Pour mieux connaitre son parcours et sa savonnerie, BIZYA s’est entretenu avec lui ce lundi 29 avril 2019 dans son usine.

BIZYA : Pouvez-vous nous présentez votre entreprise ?

Mohamed ZOROME : « Zoromé Savonnerie » existe depuis huit ans. Nous produisons du savon de lessive et de toilette à base des produits locaux notamment le beurre de karité et l’huile de coco.

BIZYA : Quel parcours avez-vous eu avant de vous lancer dans la fabrication du savon ?

Mohamed ZOROME : Moi je n’ai pas fait l’école classique. J’ai plutôt été à l’école arabe pendant 6 ans. Après cette riche formation, j’ai fait du commerce de cola, de mouchoirs (lotus) et de sachets plastiques pendant plusieurs années, mais je ne me sentais pas très bien dans cette activité. Depuis tout petit, j’ai toujours rêvé d’entreprendre dans la transformation de produits locaux que l’on peut facilement trouver au Burkina Faso. J’ai prospecté le marché de la tomate, mais après recherches, j’ai constaté que la transformation de ce produit demandait beaucoup de moyens. J’ai donc abandonné le commerce pour aller en aventure à Abidjan en Côte d’Ivoire afin d’apprendre des techniques de transformation de produits locaux. C’est là-bas que j’ai découvert la fabrication artisanale du savon auprès d’un jeune de la commune d’Abobo. J’ai été très intéressé par cette activité de transformation et je lui ai demandé de me former. Il a accepté de le faire, à la seule condition que je paie moi-même les produits qui devaient servir à l’apprentissage. N’ayant pas d’argent, j’ai pendant plusieurs mois travaillé comme « tapeur de Bazin » (repassage traditionnel du Bazin pour le rendre raide et éclatant), pour financer ma formation. C’est après cette formation à la fabrication artisanale du savon que je suis rentré au Burkina Faso avec pas plus de 100 francs en poche. Après quelques mois à Ouagadougou, j’ai bénéficié du soutien d’un frère à hauteur de 100 000  F CFA, pour lancer Zoromé Savonnerie.

Mohamed ZOROME, promoteur de One Soap

      BIZYA : Comment votre entreprise a-t-elle évolué depuis sa création ?

Mohamed ZOROME : Ca fait neuf ans maintenant que nous sommes dans la savonnerie. Comme pour toute entreprise, de notre début à aujourd’hui, nous avons parfois connu des moments difficiles, mais nous avons toujours trouvé des solutions à nos difficultés. Au début ce n’était pas facile mais au fil du temps nous avons réussi à stabiliser l’entreprise. En 2015 par exemple, nous avons fait un chiffre d’affaire de 300 millions. Paradoxalement, cette même année, nous avons eu un sérieux problème de gestion, couplé à du beurre et de l’huile de mauvaise qualité que certains fournisseurs nous ont livré. Nous avons dû faire face à beaucoup de difficultés en cette année et cela a fait tout basculer. De façon courageuse, j’ai décidé de tout arrêter un moment pour aller me faire former avant de relancer les activités. Après cette formation, l’usine n’ayant pas fonctionné pendant un certain temps et n’ayant pas de garantie non plus, les structures de financement ne voulaient pas nous accompagner pour la relance de nos activités. Il a fallu que je rencontre le PDG de Coris Bank International, de façon fortuite à une activité, que je lui présente notre projet, qui l’a séduit, pour enfin bénéficier d’un financement qui a facilité  la relance véritable de notre activité.

BIZYA : Qu’est ce qui fait votre particularité dans ce domaine vu qu’il existe beaucoup d’entreprises de fabrication de savon ?

Mohamed ZOROME : Notre particularité est dans le fait que, dès le début nous avons voulu moderniser la fabrication du savon. J’ai voyagé beaucoup en Afrique et j’ai pu constater ce qui se passe dans le marché du savon. Pour nous démarquer des autres, nous nous sommes investis dans le choix des produits de base, dans le contrôle de la qualité des produits, dans le choix des parfums, dans la forme du savon, dans la couleur du savon… Notre toute première marque de savon c’était « pekfan » (Lave tout). Mais après nous avons remarqué qu’il fallait mieux faire encore. C’est ce qui nous a amené à lancer la marque « One Soap » après plusieurs formations et plusieurs tests auprès des clients. Quand nous avons lancé cette marque, les gens s’y sont vraiment intéressés. Je peux même dire que c’est cette marque qui a propulsé Zoromé Savonnerie.

BIZYA : En matière de transformation industrielle ou artisanale, une chose est de transformer, une autre est de pouvoir écouler ses produits. Alors qu’est-ce qui vous a permis de conquérir le marché ?

Mohamed ZOROME : Nous avons beaucoup investi dans la qualité de nos savons. Nous avons une équipe de près de 40 personnes, permanents et contractuels compris, qui travaillent au quotidien pour améliorer constamment la qualité de nos produits et répondre aux besoins de nos clients. En plus, pour avoir fait le commerce, j’ai gardé beaucoup de relations avec d’autres commerçants. Sur ce plan, j’ai un carnet d’adresse bien fourni. Chaque jour, je suis moi-même sur le terrain pour faire connaitre le produit. Nous avons aussi recruté un chargé de communication et une équipe de commerciaux, qui font la promotion du savon partout où il le faut. L’autre élément très important, c’est la bonne image que nous donnons à notre savon à travers sa qualité et ses emballages. Par exemple, nous avons investi plus de 12 millions de FCFA dans les emballages même si beaucoup de gens nous traitaient de fou en son temps. Alors que lorsqu’un produit se présente bien, il se vend mieux. Ce sont tous ces aspects-là qui nous ont permis aujourd’hui d’être connu sur le marché.

BIZYA : Aujourd’hui où peut-on trouver votre savon ?

Mohamed ZOROME : Au Burkina Faso ici nous sommes partout. Nous avons des grossistes à Ouagadougou, à Bobo Dioulasso, à Ouahigouya, à Koudougou, à Kaya, à Gaoua, etc. Nous sommes également dans d’autres pays comme le Mali, le Niger, la Guinée, etc.

BIZYA : Quelle est votre capacité de production ?

Mohamed ZOROME : Avec les installations que nous avons, nous pouvons produire 10 tonnes de savons par jour soit 1000 cartons. Mais actuellement nous nous limitons à 03 tonnes soit 300 cartons par jour.

BIZYA : Est-ce qu’il vous arrive de ne pas pouvoir vendre votre savon ?

Mohamed ZOROME : Depuis que nous avons commencé, nous n’avons pas encore eu de stock ici qui n’a pas été vendu. Parfois même nous sommes très bousculés pour pouvoir satisfaire aux commandes.

BIZYA : Quelles sont vos perspectives ?

Mohamed ZOROME : Notre vision est d’être le meilleur savon de l’Afrique de l’Ouest. Pour cela nous travaillons à améliorer la qualité de nos produits au quotidien et à conquérir le marché de la sous-région. Nous ambitionnons à court terme augmenter notre capacité de production et de diversifier les gammes de savons.

Les contacts de l’entreprise Zoromé Savonnerie:

Tél: +226 25 37 01 01

+226 70 16 36 35/ 71 76 08 08

Email: groupezorome@gmail.com

www.groupe-zorome.com

 

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