Filières porteuses au Burkina Faso : Les interprofessions plaident pour le reversement des prélèvement effectués sur l’exportation du sésame et de l’anacarde
Les interprofessions agro-sylvicoles du Burkina Faso ont tenu une conférence de presse ce mardi 25 février 2020. Cette rencontre avec les hommes de médias portait sur des ressources prélevées à l’exportation du sésame et de l’anacarde. Elle fut également l’occasion pour les conférenciers de demander une opérationnalisation de ce qu’ils ont appelé « Contribution forfaitaire Obligatoire » (CFO).
Même si ce qu’il convient d’appeler « un dû » ne concerne que les filières sésames et anacarde, c’est plutôt l’ensemble des acteurs des filières agro-sylvicoles reconnues porteuses du Burkina qui donnent de la voix pour rentrer en possession de ce dû. Il s’agit notamment des acteurs des filières sésame, karité, mangue et anacarde. Au cours de la conférence de presse, ils ont exprimé leur souhait de voir les prélèvements effectués sur les exportations du sésame et de l’anacarde leur être reversés comme le prévoit les dispositions juridiques.
Selon les conférenciers, les prélèvements à ce jour s’élèvent à plus de cinq milliards pour la filière anacarde et plus de deux milliards pour le sésame. Ils trouvent leur base juridique sur la loi 050-2012/AN. Cette loi votée en 2012 règlemente l’organisation interprofessionnelle des filières agricoles, sylvicoles, pastorales, halieutiques et fauniques. Ainsi, une contribution forfaitaire obligatoire (CFO) qui peut être perçue au profit des interprofessions pour la réalisation de leurs activités de promotion et de développement a été prévue par cette loi. C’est à ce titre que les prélèvements sont faits sur les deux filières sus citées.
Cependant, selon les organisateurs de la conférence de presse, les filières concernées par ce prélèvement font face à des difficultés pour rentrer en possession de la somme qui devrait leur revenir. Ce prélèvement est une créance de droit privé, mais n’est toujours pas reversé aux interprofessions, explique le président de la filière karité Théophane Bougouma. Pour lui, la cause est que le ministère en charge du commerce envisage à travers un projet de loi, instituer des taxes et des redevances dues au titre des prélèvements obligatoires sur la même assiette. Il ajoute que ces taxes seront géré par un Etablissement public d’Etat (EPE), qui aurait les mêmes attributions que les interprofessions. Ces dernières voient donc ce projet de loi comme un détournement de leur mission et des ressources qui devraient leur permettre d’assurer leur mission.
Les quatre interprofessions demandent donc aux autorités compétentes, « de rendre à Césars ce qui est à Césars ». Ainsi, les acteurs s’inquiètent sur la localisation des fonds prélevés et exhortent le ministère en charge du commerce à reverser le plus rapidement possible ces fonds. Un reversement qui pourra permettre aux interprofessions anacardes et sésame de mener leurs activités.
La conférence de presse de ce jour a été également l’occasion pour les responsables des quatre interprofessions de manifester leur inquiétude à l’éventuel fusion de l’Agence burkinabè pour les exportations (Apex) et l’Agence burkinabè pour les investissements (ABI). Ils disent comprendre la volonté du gouvernement de vouloir rationaliser les dépenses liées à la gestion de ces deux structures, mais demandent à être associés au processus afin de pouvoir donner leur avis et apporter leur contribution.
Valentin Youmanly