Unité de Maltage de Ouidtinga (UMAO) : La première Mini brasserie de production de bière locale au Burkina Faso
Boire du dolo et de la bière 100% naturel fait à partir de produits locaux sans colorant, ni conservateur est désormais possible au Burkina Faso. Nous nous sommes rendus dans l’Unité de Maltage de Ouidtinga (UMAO) situé à samandin, un quartier de la ville de Ouagadougou. Stéphane Bougouma, diplômé en agro-alimentaire est l’initiateur de ce business d’avenir. Allons à la découverte de ce jeune entrepreneur pour mieux comprendre son activité qui ne laisse pas indifférent.
Avec un soleil toujours brûlant et une chaleur qui se fait de plus en plus ressentir, rien de tel qu’un cadre enchanteur, frais et paisible, en compagnie d’une boisson glacée, faite maison pour se relaxer et commencer son weekend. Ce cadre, nous l’avons découvert ce samedi 19 octobre 2019 aux environs de 16 heures dans la capitale burkinabè. C’est une cour d’environ 400 m2 à l’intérieur de laquelle sont installées des équipements d’une mini brasserie. A l’entrée principale de cette cour, une terrasse est aménagée pour accueillir et permettre aux visiteurs de profiter de la consommation directe des boissons. L’endroit attire des personnes de tout âge; jeunes, vieux, hommes comme femmes y viennent pour déguster la spécialité de cette unité de transformation. Le « raam », le « raam noodo », la bière « la Go », la bière « le Gars », la « Go Shandi », la boisson « mangue weeda » sont les différents types de boissons de la maison qui attirent une grande clientèle. Chacun y trouve son gout en fonction du type de boisson dont les prix varient entre 250 et 1000 FCFA. Derrière une clientèle aux anges, se cache un homme battant et déterminé qui veille à chaque instant sur la qualité de ses produits. Il s’agit de Stéphane Bougouma, promoteur de cette brasserie dénommée Unité de Maltage de Ouidtinga (UMAO).
Le premier constat fait lorsque nous nous sommes rendus à l’UMAO, c’est la qualité de l’hygiène et la modernité des équipements de production. Un cadre de travail bien salubre, une salle de germination isolée et bien protégée, disponibilité d’une eau pure utilisée pour la production, tenue de travail qui garantit la sécurité des employés, un travail d’équipe qui se fait dans le professionnalisme, etc. Stéphane Bougouma supervise avec la plus grande attention tout le processus de fabrication qui va de la production au conditionnement de la boisson. Une production assurée par des machines qu’il a su adapter à son contexte et qui fonctionnent à l’aide du courant électrique et du gaz naturel. Parti de zéro en utilisant les deux foyers améliorés de sa grande mère, le jeune Bougouma croyait déjà à son projet. Son rêve a été toujours été de révolutionner la boisson locale « le Raam », qui depuis des générations se fait de façon traditionnelle. Par la suite Monsieur Bougouma a pu se procurer quelques machines. Contrairement à la fabrication locale du dolo, celle du « Ram » et du « ram noodo » de Stéphane dure 10 jours. Quant aux bières notamment « le gars et la Go » leur production dure 30 jours. Le processus de fabrication se fait dans les normes de laboratoire pour sortir un produit sain à la consommation.
Eric kinda parcours chaque weekend une vingtaine de kilomètres pour se désaltérer à UMAO. « J’apprécie les boissons vendues ici car elles sont toutes faite à base de produits locaux. En plus, le dispositif de fabrication est très professionnel et le cadre est propre, les clients sont bien accueillis et nous avons une diversité de choix en matière de boisson. Je suis rassuré de ce que je consomme car des tests préalables se font pour ce qui est de la norme santé. Ma boisson préférée est le dolo qui me convient. Cette initiative est à encourager », nous a-t-il confié.
Achille Sawadogo explique pourquoi il raffole des boissons de l’UMAO : « Cela fait quatre ans que j’ai découvert l’endroit et depuis lors, je fréquente les lieux. En plus j’apprécie bien cette initiative car c’est aussi une opportunité pour les burkinabè de se positionner sur le marché international de la vente de boisson. Pour un début je trouve l’usine bien équipé et j’apprécie les matières premières avec lesquelles les différentes boissons sont faites. Il s’agit du sorgho, du petit cola, du gingembre, etc. Les prix sont aussi abordables et ma boisson préférée est la bière « le Ga » à cause de sa composition en petit colas et en gingembre. Toutes les boissons de l’usine sont légères et ne causent pas de problème de santé aux consommateurs. On est fier de consommer locale et contribuer au développement économique de notre pays ».
Avec cette activité le jeune entrepreneur arrive à nourrir sa famille et à payer ses employés qui sont une dizaine. Les boissons « made by UMAO » ne sont pour le moment disponibles qu’à Ouagadougou précisément dans l’enceinte de l’usine et dans des alimentations de la place.
Stéphane Bougouma conseille aux jeunes burkinabè qui désirent entreprendre d’avoir du courage et surtout de croire en ce qu’ils font. Le défi actuel pour ce jeune entrepreneur est d’arriver à avoir un accompagnement financier afin de pouvoir se doter de plus de machine et augmenter sa production.
Evelyne.Téné.Coulibaly