Commerce : Investir dans une boutique à Ouagadougou avec 25.000 F CFA

Dans le milieu du commerce de la capitale burkinabè, les boutiques se comptent par milliers. Elles sont généralement gérées par les jeunes du secteur informel. De plus en plus, certaines personnes disent que ce n’est pas rentable. Pourtant, Seydou Tapsoba évolue dans ce secteur. Il a ouvert sa boutique il y a 9 ans maintenant. Il vend divers articles au détail. A l’occasion d’un entretien avec lui, ce dernier nous confie que grâce à sa boutique, il a pu faire plusieurs réalisations. Zoom sur Seydou le boutiquier.

Les débuts de Seydou Tapsoba dans le commerce

Il est 10h quand nous arrivons dans la boutique de Seydou Tapsoba. A l’intérieur, plusieurs clients attendent d’être servis. Seydou encaisse l’argent. Il sert les marchandises et échange parfois la monnaie. A notre tour, nous nous prêtons aux salutations d’usage et déclinons l’objet de notre visite. Après quelques instants, il accepte se prêter à nos questions.

Seydou Tapsoba a la trentaine bien sonnée. Il nous confie qu’il a arrêté l’école depuis la classe de 6è. A la question de savoir pourquoi, il nous raconte : « Depuis le village, mes parents avaient du mal à payer ma scolarité. Entre temps, j’étais fatigué de me faire chasser de l’école tout le temps. J’ai donc décidé d’arrêter les cours. Au lieu de rester à ne rien faire, je partais aider un monsieur à vendre dans sa boutique. Comme je n’avais pas de salaire, j’ai décidé d’aller en aventure.

Seydou Tapsoba fait un chiffre d’affaires de 400 000f CFA le mois

C’est ainsi que je me suis retrouvé en Côte d’Ivoire. Là-bas j’ai travaillé dans un champ de Cacao. Après deux ans de travail dans ce champ, j’ai pu économiser 100.000f CFA. C’est avec cette somme que j’ai décidé de retourner dans mon pays. Avec mon expérience de gestionnaire de boutique, je me suis lancé là-dedans avec moins de 75.000 F CFA. J’ai ma boutique depuis 2011. Elle est ouverte tous les jours dès 5h ou 6h du matin et ce jusqu’à 22h ».

Sa boutique, sa principale source de revenue

Seydou vend du lait, du riz, du pain, du sucre, du savon, de l’eau, des cigarettes, de l’huile, des pâtes dentifrices. Il fait aussi des opérations de dépôt et de retrait par téléphone mobile.  Grâce à sa boutique, Seydou Tapsoba nous confie qu’il arrive à tirer son épingle du jeu : « Au début c’était difficile. Mais aujourd’hui je rends grâce à Dieu. Après avoir enlevé toutes les dépenses de la boutique, je peux me faire un bénéfice mensuel de 400.000 FCFA. Mais parfois je n’atteins pas cette somme. Grâce à ce commerce, j’ai pu me construire une villa, j’ai des parcelles, je fais de l’élevage. J’ai même pu ouvrir une deuxième boutique ».

Pour faire face à l’affluence de sa clientèle, notre commerçant dit avoir engagé un employé. A l’en croire, la principale difficulté dans le commerce de marchandises diverses sont les voleurs. Il en a été victime à trois reprises.

Avec 25.000 F CFA on peut ouvrir une boutique  

Selon Seydou Tapsoba, avec 25.000 F CFA, il est possible d’ouvrir une boutique. « Il suffit d’acheter les produits de premières nécessités comme le pain, le sucre, le savon, les détergents, etc. Petit à petit tu pourras par la suite ajouter d’autres articles.

Selon Seydou Tapsoba, on n’a pas besoin de beaucoup de moyen pour créer une boutique

L’importance de la fidélisation de la clientèle et de l’emplacement de la boutique  

La gestion de la clientèle compte beaucoup dans le commerce de boutique, nous dit Seydou. « Quand on est boutiquier, il faut savoir gérer sa clientèle. Si tu reçois mal tes clients, tu vas les chasser. Il faut trouver un moyen pour les fidéliser en sachant bien les accueillir. En plus, pour avoir de nombreux clients, l’emplacement du local compte beaucoup. Si ton local est caché, ta boutique passe inaperçue » souligne notre boutiquier.

Avoir une boutique de commerce général est une activité passionnante, nous dit Seydou. « J’encourage toute personne qui aimerait investir dans une boutique à le faire. Pour ceux qui disent que c’est dur, aucun travail n’est facile. De nombreuses personnes ne croyaient pas en moi, mais aujourd’hui quand elles me voient, elles sont fières de moi ».

                                                                                                         Rabi Kaba

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