Commerce : Les cars de transport, un espace d’affaire

Le commerce est l’un des plus vieilles activités au monde. Cette pratique millénaire s’est montrée résiliente au fil des ans. De nos jours, il s’est généralisé allant jusque dans les cars de transport. Dans les grandes gares de la capitale du Burkina Faso, de jeunes commerçants montent à bord des cars pour vendre leurs produits. Cette technique commerciale assimilable au marketing est importée de la Côte d’Ivoire. Elle est source de gagne-pains pour de jeunes commerçants qui s’en sortent tant bien que mal.

Germain Diroa est un jeune commerçant d’origine ivoirienne résident au Burkina Faso. Le commerce ambulant, c’est en Côte d’Ivoire qu’il l’a appris. En 2010, Germain vient en aventure au Burkina Faso avec un groupe de jeunes ivoiriens. Une fois arrivé, c’est dans les rues de Ouagadougou que Germain Diroa et ses compatriotes vendaient leurs produits en se faisant aider par d’autres jeunes.

A bord d’un véhicule équipé d’une sonorisation, ils parcouraient les artères de la capitale pour vendre leurs produits. Arrivé à destination, les jeunes sillonnent les rues à la recherche de la clientèle. Avec le temps, le business de ces jeunes ivoiriens a grandi. En plus de cette stratégie marketing, ces jeunes se sont lancés dans le commerce à bord des cars de transport.

Comment se déroule le commerce à bord des cars ?

Le commerce à bord des cars de transport est une activité organisée selon Germain Diroa. Les équipes sont reparties dans les grandes gares de la capitale en collaboration avec les responsables des compagnies. A cet effet, des badges leurs sont remis et chaque vendeur à son heure d’embarcation. Aux heures de départ, chacun monte à bord avec ses produits et il attend le signal du convoyeur avant de commencer le travail.

Dans un premier temps, il présente ses produits puis à l’aide de technique d’approche, il aborde les passagers nous explique Germain. Les produits proposés sont de la pharmacopée traditionnelle tels les savons, les tisanes et des pommades « thérapeutiques » qui proviennent de la Côte D’Ivoire. Il a aussi d’autres produits de première nécessité comme les pâtes dentifrices selon Diroa.

Germain Diroa gagne sa vie dans le commerce à l’intérieur des cars

Tanghin-Dassouri, Kokologho, Boussé, Pouytenga, Koubri et les postes de péages sont les lieux où le voyage d’affaires se termine. Tout dépend de la destination de ces cars de transport. Pour le retour, les commerçants empruntent un autre car de la même compagnie à l’aide de son badge en pratiquant le même exercice. Tel est le quotidien de Germain Diroa. Comme lui, ils sont nombreux à vivre de cette activité.

L’économie de ce commerce

Les prix des produits sont compris entre 500 et 1.000 francs CFA aux dires de Germain Diroa. « Nous évitons de vendre au-delà de 1.000 francs CFA pour que les passagers puissent acheter » explique notre interlocuteur. Les meilleurs jours de vente, Germain peut vendre entre 20.000 et 25.000 francs CFA. C’est avec les bénéfices que ce père de famille s’occupe de sa femme et de ses enfants restés en Côte d’Ivoire. Aussi, il a pu lancer d’autres projets dans son pays grâce à cette activité.

En dix ans, ce système de marketing commercial fait vivre de nombreux autres jeunes. Mais avec le temps de jeunes étudiants burkinabè ont été formé pour grossir les rangs de ce commerce. Plus de 200 jeunes exercent cette activité à Ouagadougou. 30% des recettes journalières du marketer lui sont reversées. Toutefois, ce business n’est pas sans difficulté.

Les difficultés de cette activité

Ce n’est pas un exercice facile de commercer à bord des cars, nous confie Germain. Il faut user d’astuce pour détendre les clients avant de vendre. « Il y a certains clients qui comprennent et d’autres qui n’acceptent pas » explique-t-il. Mais Germain Diroa et ses camarades essaient toujours de faire comprendre qu’eux aussi vivent de ce commerce.

L’ordre des pharmaciens du Burkina Faso leur reproche de faire de la concurrence déloyale par le commerce des produits de la pharmacopée selon les mots de Germain Diroa. L’homme dit ne pas assimiler cela à une quelconque concurrence surtout déloyale. « Nous vivons aussi de ce commerce » poursuivi-t-il.

Comment se lancer dans ce commerce ?

Pour se lancer dans le commerce à bord des cars, il suffit de prendre attache avec ces professionnels du commerce ambulant. Ces derniers disposent d’une représentation à Gounghin. Après une formation, l’intéressé peut rejoindre les rangs et être positionné dans une gare de la place.

Arnaud Fidèle YAMEOGO

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