Cuir au Burkina Faso : « Grâce à cette activité, j’ai pu construire une maison »

L’Homme a toujours utilisé le cuir à diverses fins. Se chausser, se vêtir, se protéger des intempéries, etc. Au Burkina Faso, l’artisanat du cuir mobilise un nombre important de personnes aussi bien dans les localités rurales que dans les villes. Cela s’explique par le fait que l’économie du pays est à dominante agro-pastorale. De ce fait, de nombreuses personnes trouvent leur compte dans l’activité du cuir. Toute chose qui contribue à la lutte contre le chômage. Bizya africa s’est intéressé à la vente des objets en cuir.

Les objets d’art en cuir à Ouagadougou

Lundi 17 août, il est 11 heures lorsque nous arrivons au quartier Paspanga de Ouagadougou. Sur le long d’une rue dudit quartier, se trouve une multitude d’artisans ou de revendeurs des objets fait à base de cuirs. Ces artisans sont installés sous des hangars de vente ou des ateliers de confection. Assis le dos rond, sur une natte de fortune, des morceaux de cuir en mains, Ag Zala Assalim nous reçoit. Sourire aux lèvres, il nous demande de quel article a-ton besoin. Donnant l’objet de notre visite, il accepte répondre à nos questions après quelques hésitations.

Ag Zala officie dans la fabrication des chaussures en cuir. Des chaussures pour homme, femme et enfants qui sont mises en vente dans son atelier. En plus de cela, il vend des objets d’arts en cuir tels que des sacs, des bracelets, des chapeaux, des coffrets, des ceintures, des porte-clés, etc. Agé d’une trentaine d’années, il nous confie être dans ce domaine depuis sa tendre enfance. Une activité qu’il a hérité de son géniteur. « Durant plusieurs années j’ai cherché à faire autre chose outre la confection et la vente des objets en cuir. N’ayant pas eu de gain de cause, j’ai décidé de faire ce que je savais faire. C’est-à-dire la confection et la vente de ces objets », nous explique-t-il.

Plusieurs objets à base du cuir

Pouytenga et kaya: les épicentres du Cuir au Burkina Faso

Le cuir utilisé par Ag Zala pour la confection de ces chaussures vient de Pouytenga (une commune située dans la région du Centre – Est du Burkina Faso).  Aux dires de ce dernier, le cuir est vendu par paquet et les prix varient entre 10.000fCfa et 7500fCfa.  Cela est fonction de la qualité de la peau. Pour ce qui concerne les autres objets d’arts, ce dernier confie qu’il est un revendeur. « Les articles que nous vendons nous viennent de Kaya, une province située dans le Centre-nord du pays. Dans cette localité, beaucoup de personnes confectionnent ces objets. Nous acheminons ces articles vers Ouagadougou et nous les revendons », dit-il.

Sur la même rue, se trouve un autre revendeur des objets d’art en cuir.  Dans son atelier se trouve également des sacs, des ceintures, des portefeuilles, des cartables, des porte-clés, des boites à bijou, des chapeaux, des bracelets. « Nous faisons cette activité depuis tout petit. Avant on faisait les objets à la main et on se promenait pour les vendre. Mais aujourd’hui, cette activité s’est développée. Les objets sont désormais faits dans pratiquement toutes les zones rurales du Burkina Faso. Certains nous viennent aussi du Niger. Les prix de nos articles varient entre 100 FCFA et 20.000 FCFA. Je me suis lancée dans cette activité avec 5.000FCFA. Et depuis maintenant trente ans, j’ai un atelier consacré essentiellement à la vente des objets en cuirs. C’est mon activité principale ».

Ag Zala Assalim gagne sa vie dans la vente des objets en cuir

 

La vente des objets en Cuir au Burkina Faso, une activité rentable

Aux dires de ces vendeurs, la vente des objets en cuir est rentable. Cissé nous confie : « Grâce à cette activité, j’ai pu construire une maison. J’arrive à faire face à mes différentes charges. Mais j’avoue que ces temps-ci, le marché est en dents de scie. A cause du terrorisme, les étrangers ne viennent plus au pays pour acheter nos articles ».

Même son de cloche pour Ag Zala qui dit tirer satisfaction de cette activité. « Par jour nous pouvons vendre une vingtaine d’articles. Pendant le mois de décembre, nos ventes grimpent considérablement. Ce qui fructifie notre revenus » confie-t-il.

« Les gens ont une idée arrêtée sur les objets en Cuir au Burkina Faso »

Selon Ag Zala, beaucoup de personnes n’aiment pas les objets en cuirs. Cela s’explique par le fait que certains ne trouvent pas ces objets à la mode. « Quand tu portes un objet en cuir, immédiatement on voit en toi « un villageois ». Tu es épinglé de telle sorte que ça ne te donne plus envie de le porter. Ce qui décourage de nombreuses personnes. Les objets en cuirs sont de qualité et sont aussi très résistants. Ils résistent mieux à l’eau et au soleil contrairement aux objets ordinaires. En plus de cela, les prix sont abordables. Mais petit à petit, les gens sont en train de comprendre » nous raconte ce vendeur.

Une activité qui connait un ralentissement pendant la saison pluvieuse

La production du cuir se fait à tout moment de l’année au Burkina Faso. Mais durant la saison pluvieuse, cette activité est pratiquement à l’arrêt. En effet, les personnes qui travaillent le cuir partent cultiver durant cette saison. « Durant cette période, le prix des objets en cuirs est à la hausse vu le manque de cuir pour la fabrication » selon Cissé.

Le cuir sert à la fabrication de divers objets décoratifs et utilitaires

« N’importe qui peut se lancer dans la vente des objets en Cuir au Burkina Faso»

Pour Cissé et Ag Zala, la confection et la vente des objets en cuir n’est pas une tâche difficile.  Selon eux, n’importe qui peut se lancer dans ce domaine. Mais il est préférable de s’y intéresser jeune car à un certain âge, ce sera vraiment compliqué.

« Ce n’est pas une activité qui est réservée à une certaine ethnie. Tout le monde peut l’exercer. Tu y trouveras ton compte » nous dit Cissé.

                                                                                               Rabi KABA

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