Deuxième édition du Salon international du coton et du textile (SICOT) : Industrialiser l’Afrique à travers le coton

Pour répondre aux nombreuses problématiques liées à la production, à la transformation industrielle et à la commercialisation du coton au Burkina Faso, les autorités du pays ont initié le Salon international du coton et du textile (SICOT). Tenue pour la premièrement du 27au 29 septembre 2018 à Koudougou, la deuxième édition du salon a ouvert ses portes ce 30 janvier dans la même ville. La cérémonie d’ouverture a connu la participation des plus hautes autorités du pays.

Mettre en valeur la filière coton en Afrique et faire du Burkina Faso le carrefour des grands débats autour de ce secteur. Tel est l’objectif de la deuxième édition du SICOT. Cette année le salon est placé sous le thème : « Production et transformation du coton : moteurs d’industrialisation et de croissance économique pour les Etats africains ». le SICOT est un salon qui met au cœur des réflexions les opportunités d’affaires qu’offre le coton africain en général et celui du Burkina Faso en particulier.

Plusieurs délégations nationales et étrangères participent au SICOT 2020

Pendant la cérémonie d’ouverture du salon, le président du comité d’organisation Aboubacar Traoré a fait savoir que le salon vise à mettre en valeur le secteur du coton africain. Il ajoute que le salon veut également faire du Burkina Faso le carrefour africain où les grandes préoccupations des acteurs de toute la chaîne de valeur du coton et du textile seront périodiquement discutées.

Pour lui, le SICOT se présente comme une plateforme internationale privilégiée d’échanges et de réflexion; une tribune de valorisation du coton africain par la présentation d’outils modernes de production et de conservation, de promotion de la transformation industrielle, de financement et de commercialisation.

Les membres du Gouvernement ont pris part à la cérémonie d’ouverture du SICOT

Pour le ministre du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat du Burkina Harouna Kaboré, il est temps que l’Afrique redynamise la production du coton et lance véritablement la transformation industrielle de cette filière. Et le SICOT est un cadre qui permettra de consolider le processus d’industrialisation, moteur de développement. Il souligne que le SICOT permettra au Burkina Faso de conforter son leadership africain dans la filière, de valoriser le coton du pays et de stimuler davantage sa transformation.

Le président du Faso, procédant à l’ouverture officielle de la SECOBIO

Et justement c’est dans cette démarche de développer la transformation du coton burkinabè qu’une usine d’égrenage du coton biologique a été érigée à Koudougou et inaugurée en marge de la deuxième édition du SICOT. Dénommée Société d’égrenage de coton biologique (SECOBIO), elle a été construite par l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina Faso (UNPCB) et la Société des fibre et textiles (SOFITEX) avec l’appui de l’ONG américaine Catholic Relief Services (CRS). Elle a une capacité d’égrenage de 17500 tonnes par saison et sa construction a couté plus de Trois milliards huit cent millions de FCFA.

Le coton biologique est cultivé avec du compost naturel qui remplace les engrais chimiques et les pesticides. Selon le ministre H. Kaboré, ce type de coton est majoritairement produit par les femmes et les jeunes au Burkina Faso. Cependant, le constat est qu’il y a une baisse de la quantité produite, parce qu’après la production, l’usine d’égrenage de coton biologique n’existait pas et cela freinait l’élan de ceux qui intervenaient dans le domaine.

Il fait savoir que cette unité est la première du genre en Afrique de l’Ouest et Centrale. Elle va donc permettre d’éviter la récolte tardive du coton biologique qui entraine entre autres l’égrenage tardif, la commercialisation tardive de la fibre de coton biologique, le payement tardif des producteurs, le découragement des producteurs et l’abandon de la production de coton biologique.

Le président du Faso visitant la SECOBIO

Selon la SOFITEX, le Burkina est longtemps resté leader de la production du Coton en Afrique, cependant il a été relégué au deuxième plan par le Mali. Au Burkina Faso, 180 000 producteurs produisent en moyenne 607 000 tonnes de coton graines par an. Sur cette production, la part de coton biologique ne représente que 2% soit moins de 12 000 tonnes, le reste représentant la production de coton conventionnel.

Le coton est le premier produit agricole d’exportation du Burkina Faso et le deuxième produit exporté après l’or. Malgré la volonté des différents acteurs, moins de 2% du coton produit au Burkina est transformé et le pays importe annuellement environ 70 milliards de FCFA de produits dérivés du textile.

Valentin Youmanly

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