Friperie : un véritable business au Burkina Faso
La friperie est un ensemble d’habits ou d’objets ayant servi à d’autres personnes. La vente de friperie constitue un véritable commerce au Burkina Faso. Installés dans les différents marchés, aux bords des rues ou de manière ambulante, les vendeurs de ces tenues ne passent pas inaperçus. Un commerce qui est source d’intéressantes recettes. Zoom sur la vente de friperie.
La vente de friperie à Ouagadougou
Il est debout dans sa boutique. Au milieu des habits, matelas, plaques solaires et bien d’autres objets, se trouve Pascal Tindano. Pascal est un vendeur de friperie à Tampouy, un quartier de la capitale burkinabè. Il nous raconte ses débuts : «En 2011, j’ai pris mon premier bal de vêtements friperie, à crédit chez une cousine. C’est ainsi que j’exposais les habits sur un sachet sous le soleil. Quand il pleuvait je ne pouvais pas exposer ma marchandise. Petit à petit, je vendais et j’ai pu lui rembourser.
Aujourd’hui je suis propriétaire de trois boutiques dans lesquelles je vends des véhicules, des téléphones portables, des matelas, des plaques solaires, des habits et bien d’autres objets de la friperie. C’est un métier que j’aime beaucoup. Quand j’étais enfant, je m’habillais de vêtements de la friperie. J’ai eu la possibilité de travailler dans la fonction publique mais je me suis dit que travailler à mon propre compte était la meilleure des choses. C’est ainsi que je me suis lancé dans la vente de ces objets ».
Les différents prix des habits et objets?
Les objets vendus viennent essentiellement des pays de l’Europe et de l’Asie. Les prix sont fonction de l’objet et de la qualité. « Pour les habits par exemple, nous n’avons pas de prix fixe. Le prix des balles varie en fonction du kilo et de la qualité d’où les premiers et second choix. Pour les premiers choix, la balle peut aller de 100.000 FCFA à 500.000FCFA et les second choix de 20.000 FCFA à 80.000 FCFA. Les prix des vêtements vont de 400 FCFA l’unité à 3000 FCFA. Pour les objets tels que les jouets, matelas, congélateurs et plaques solaires entre autre, les coûts vont de 2000 FCFA à 300.000 FCFA. Je vends en détail tout comme en gros », poursuit Pascal.
Un métier porteur d’emplois.
Communément appelé le roi de la friperie, Lega Ousseni est un vendeur de friperie. Venu se ravitailler chez Pascal, ce dernier revient sur les conditions qui l’ont poussé à exercer cette activité. « C’est suite à la crise post-électorale de 2010 – 2011 en Côte d’Ivoire que je suis rentré dans mon pays le Burkina Faso. Ne sachant pas quoi faire, j’ai décidé de me lancer dans la vente de friperie. Depuis ce temps, je vends essentiellement des vêtements d’hommes et j’ai plusieurs boutiques aujourd’hui un peu partout à Ouagadougou. J’y emploie 6 personnes ».
La vente ambulante de friperie
Il n’est pas rare de voir des vendeurs ambulants de friperie dans la capitale. Ils sont soit à pied, soit à vélo, soit à moto. Dame Awa Soma est l’une d’entre eux. «Etant une femme j’ai décidé de me battre au lieu de m’asseoir à ne rien faire. C’est ainsi que j’ai commencé à vendre la friperie à mes voisins et aujourd’hui j’ai une moto avec laquelle je peux parcourir beaucoup de quartiers dans le cadre de mon activité », nous explique-t-elle.
La vente de friperie est-elle fructueuse ?
Le commerce de ses tenues est fructueux à en croire les vendeurs rencontrés. « Je n’ai rien à envier à personne avec mon métier. C’est un secteur porteur. Les gens préfèrent de plus en plus la friperie. La friperie est moins chère et de bonne qualité, tout comme le prêt à porter. Grâce à cette activité, j’ai pu me construire une maison, j’ai des parcelles, le minimum quoi», nous confie Pascal Tindano.
Un métier sans très grande difficulté ?
« Nous ne faisons pas face à des difficultés en tant que telle. Il arrive parfois que tu achètes des balles de premier choix et une fois ouvert les habits sont en mauvais état, ce qui nous décourage. Aussi avec le monde attroupé autour des vêtements, il est difficile de voir tout le monde ce qui fait qu’il y’a des personnes qui viennent voler » poursuit-il.
Qui sont les clients de la friperie ?
De nombreuses personnes raffolent des objets issus de la friperie. Pour en connaitre la raison, nous nous entretenons avec madame Ouédraogo, une cliente venue acheter des vêtements. «Mes enfants et moi, nous nous habillons des vêtements issus de la friperie parce qu’avec ses vêtements on peut joliment s’habiller et cela à coût réduit. En plus je pense que les premiers choix des vêtements friperie durent par rapport au prêt à porter qui en plus ont des prix assez élevés.
Est-ce rentable d’investir dans la vente de friperie?
Selon les vendeurs, la vente de friperie est un véritable business. En faisant le point pour des villes africaines comme Ouagadougou, Lomé et Abidjan, l’activité semble plus porteuse qu’elle ne le parait. En fonction des capitales, elle rapporte entre 3000F CFA et 25.000 F CFA par jour. De plus, l’investissement de base selon certains vendeurs commence à partir de 25.000f.
RABI KABA