Le poisson fumé : « Nous pouvions avoir 200.000f CFA comme recette journalière »

Au Burkina Faso, plusieurs personnes font de la vente du poisson leur activité rémunératrice de revenue. A Ouagadougou, cette activité est pratiquée sous plusieurs formes. Ainsi, on rencontre des vendeurs de poisson fumé, de poisson braisé, de poisson séché et de la soupe de poisson, etc. Moumouni Bonkoungou, lui, a opté de vivre de la vente du poisson fumé. Il est basé au quartier Larlé de Ouagadougou. Pour mieux comprendre le fonctionnement de ce commerce, Bizya s’est entretenu avec lui.

Bizya Africa : Bonjour, veuillez-vous présenter à nos lecteurs.

 Moumouni Bonkoungou : Je me nomme Moumouni Bonkoungou. Je suis vendeur de poissons fumés depuis 1998.

Bizya Africa : Présentez-nous votre activité ?

Moumouni Bonkoungou : Je vends différentes espèces de poisson fumé. Il s’agit entre autres du silure, de la carpe, du « machoiran », le « djeguewouti », etc. Nos poissons se vendent par détail c’est-à-dire par kilogramme, demi kilogramme et quart de kilogramme. Les prix sont fonction de l’espèce du poisson et de la quantité. Nos poissons viennent essentiellement des barrages du Burkina Faso notamment celui de la Kompienga, du Sourou, de Samandéni. Certains viennent du Mali. Parfois, nous prenons aussi les poissons du Sénégal car certains clients en réclament.

Moumouni Bonkoungou est vendeur de poisson depuis 1998

Bizya Africa : Qui sont vos clients ?

Moumouni Bonkoungou : Nos clients sont généralement les femmes. Même si parfois, des hommes viennent en acheter.

 Bizya Africa : Comment est-ce que vous vous êtes retrouvé dans la vente de poissons ?

Moumouni Bonkoungou : Etant enfant, j’aidais ma grande sœur à vendre les poissons fumés. N’étant pas trop intéressé par l’école, j’ai mis fin à mes études pour me consacrer à ce commerce. J’ai vu qu’avec cette activité, ma grande sœur s’en sortait et j’ai décidé de m’y lancer aussi afin d’avoir une source de revenus. Depuis lors, c’est moi qui gère notre activité.

Bizya Africa : Comment se porte votre commerce aujourd’hui ?

 Moumouni Bonkoungou : Le marché est au ralenti ces deux derniers mois. Mais avant, nous pouvions avoir 200.000f CFA comme recette journalière. Ces temps-ci, nous ne pouvons même plus avoir 100.000f CFA.  Dans la vente de poissons fumés, il est difficile de connaitre son bénéfice. Etant donné que nous avons différents fournisseurs, les prix varient.

Bizya africa : Avec cette activité, arrivez-vous à subvenir à vos besoins ?

Moumouni Bonkoungou : Oui, avec la vente de poissons, je m’en sors bien. J’arrive à m’occuper de ma famille. Comme on le dit, on ne peut pas tout avoir. Mais grâce à ce commerce, j’ai tout ce qui est indispensable à une bonne vie.

 Bizya africa : Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans votre commerce ?

Moumouni Bonkoungou : La principale difficulté est que les prix des poissons varient fréquemment. Cela est dû au fait que nous avons différents fournisseurs. Chacun vient proposer son prix. Des prix que nous jugeons souvent élevés. Quand c’est ainsi, nous n’avons pas le choix que d’en prendre. Quand nos clients viennent, ils trouvent que les prix sont élevés ce qui fait qu’ils se plaignent à chaque fois. L’autre difficulté aussi est que souvent les poissons que nous prenons ne sont pas bien fumés. Dans ce cas, nous sommes obligés de les fumer à nouveau pour qu’ils ne se gâtent pas. Aussi, très souvent les poissons se cassent, ce qui diminue notre bénéfice.

Bizya africa : De quoi a-t-on besoin pour commencer la vente de poissons fumés ?

Moumouni Bonkoungou : Avec 50.000f CFA, on peut se lancer dans la vente du poisson fumé. On n’a pas besoin d’une forte somme d’argent pour débuter ce commerce. L’essentiel est que tu ais au moins toutes les espèces de poissons même, si c’est deux kilogrammes pour chaque espèce. Au fur et à mesure, ton commerce va s’améliorer et tu t’en sortiras.

Bizya Africa : En tant que vendeur de poissons, quelles sont vos attentes pour l’amélioration de votre activité ?

Moumouni Bonkoungou : Notre plus grand souhait est d’avoir des commandes en quantité. Alors, l’Etat, les différentes organisations non gouvernementales ou les services traiteurs peuvent facilement augmenter notre chiffre d’affaire, en lançant des commandes.

Contact de Moumouni Bonkoungou: +226 71 34 03 71

                                                                                               Interviewé par Rabi Kaba

 

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