Mami Maïga : De la faillite à la référence dans les foires
Entreprendre c’est être courageux et avoir de l’endurance pour relever des défis au quotidien. C‘est ce que nous enseigne l’histoire des grands noms de l’entrepreneuriat à travers le monde. Cette leçon du succès, Maïga l’a bien comprise. Aujourd’hui d’un âge avancé, la particularité de cette femme est qu’elle est l’une des combattantes des premières heures du commerce des objets de l’artisanat utilitaire à Ouagadougou. Voici maintenant plus d’une vingtaine d’année qu’elle fait de l’achat vente des plats, des pots, des canaris, des mortiers. Bref, une diversité de produits provenant du Burkina Faso et de l’Afrique.
Qui est Mami Maïga?
Maïga est une femme entrepreneuse burkinabè. Du haut de sa taille moyenne se dresse les signes de la vieillesse. Mais derrière cette vieillesse se trouve une battante. Il y a une vingtaine d’année que celle qui est affectueusement appelée Maïga s’est lancée dans l’achat-vente des objets de l’artisanat utilitaire. Ces objets sont essentiellement issus de la poterie, de la vannerie, de la sculpture etc. En plus, elle vend des objets traditionnels, du miel et d’autres produits agro forestiers.
Mais avant d’hériter de cette activité, Maïga évoluait dans le commerce de l’encens ou « Woussoulan » en langue Dioula. De la Côte-d’Ivoire en passant par le Ghana et les contrées de l’ouest du Burkina Faso, aucune localité n’avait de secret pour elle. Elle approvisionnait le Burkina Faso en encens, en pagne, en récipients fait de caoutchouc etc.
La traversée du désert
Tout allait bien dans le commerce de cette mère de famille. Mais c’était sans compter avec les péripéties de la vie. La maladie et la mort ont frappé dans l’entourage de Maïga. Les économies de son commerce ont été injectées dans la santé de ses âmes chères jusqu’à ce que mort s’en suive. Abattue économiquement et surtout moralement par cette douloureuse épreuve, notre héroïne connaitra par la suite des jours meilleurs. Car par l’entremise d’une connaissance, elle va intégrer le commerce des objets utilitaires artisanaux.
Le commerce des objets utilitaires locaux par Mami Maïga
Promise à une vie européenne, une connaissance de Maïga lui céda son business qui consistait à acheter les objets dans les campagnes puis revendre en ville. C’est le début d’une aventure qui s’annonce rude mais dans laquelle, elle trouvera son salut.
Tout d’abord, les objets de celle qu’on appelle « Mami Maïga» proviennent de Gaoua, Tiériba, Nouna, Gourcy et Tougan etc. Etant donné qu’elle n’avait pas assez d’argent à ses débuts, elle allait vendre son « woussoulan », les jours du marché de ces contrées afin de réunir la somme pour payer ses marchandises. Une fois les objets achetés, il faut les envoyer à Ouagadougou. Maïga était souvent contrainte de passer des nuits en pleine brousse toute seule pour attendre les transporteurs. A Ouagadougou, elle donnait rendez-vous tel ou tel jour à un taximan de bonne volonté car à ce moment il n’y avait pas de téléphone. C’est ce taximan, qui dit-elle lui rendait service dans le transport de ses marchandises.
Maïga l’incontournable des foires du Burkina Faso
De nos jours cette histoire n’est plus qu’un lointain souvenir. Le commerce de Maïga a pris de l’ampleur et elle s’est consacrée à cela depuis plus d’une vingtaine d’année. Toutefois, ce type de commerce tend à se généraliser avec le temps. Malgré cela, notre modèle tire encore son épingle du jeu. Après avoir braver le soleil, le froid, la pluie et la faim, les misères de Maïga ont accouché d’un business noble. Celui de faire vivre les braves artisans des campagnes et le savoir-faire local par-delà. Aujourd’hui, c’est une femme fière et indépendante qui désire se rendre à la Mecque pour ainsi continuer de rendre grâce à Dieu.
En outre, Maïga a construit par cette activité une réputation de femme intègre, témoigne certains de ses collaborateurs et de ses clients. La vieille femme est célèbre auprès des jardiniers, des fleuristes de Ouagadougou et des organisateurs de foires dans tous les pays. Du SIAO à la SNC en passant par le FESPACO, la participation aux foires et aux évènements culturels fait partie de ses stratégies marketing. D’ailleurs au moment où nous réalisons cet entretien, elle s’apprêtait pour se rendre à Dori pour une foire. La boutique de Maïga est située à Nagrin. Elle dispose d’un deuxième site juste au niveau du feu de l’hôtel Palace.
La leçon de vie
Le secret de la réussite de la vieille Maïga est la persévérance, l’honnêteté et le respect de la personne humaine dit-elle. C’est pourquoi, elle invite les jeunes à placer ses valeurs au cœur de leur actions que ce soit dans la vie ou en entreprise.
Contact Maïga : 66 78 66 00 / 71 02 24 57
Arnaud Fidèle YAMEOGO