Pétrole : Vers une saturation historique des réserves mondiales de stockages

Le marché mondial du pétrole atteindra ses limites en matière de capacités mondiales de stockage les semaines à venir. C’est ce qu’a révélé la banque Goldman Sachs dans une nouvelle étude. Les marchés s’inondent de pétrole au point que le segment de stockage se sature déjà à 80%. Au regard de la production actuelle du pétrole, il faudra un arrêt de 20% de la production mondiale pour juguler la crise qui occasionne une volatilité des prix.

L’industrie du pétrole connait l’un des pires moments de son histoire. Cette crise historique du secteur pétrolier tire son origine de la pandémie du coronavirus. Une crise qui a fragilisé l’économie mondiale. Dans ce contexte, la consommation mondiale de pétrole a considérablement baissé face à une offre qui a du mal à trouver l’équilibre.

Le 12 avril dernier, l’organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP) avait trouvé un accord sur la réduction de la production journalière de 15 millions de barils. En dépit de ces mesures prises à titre préventif, la production demeure encore forte comparativement aux besoins du marché et aux capacités mondiales de stockage. Une étude de l’institution financière Goldman Sachs révèle l’atteinte des limites de stockage mondiale les trois semaines à venir. Une fois les capacités de stockage saturées, il faudra entre 4 à 8 semaines pour que les marchés s’accommodent à la situation.

L’insuffisance des installations de stockages

Les capacités de stockage encore disponibles pour le brut atteignent 900.00.000 de barils. Ces capacités de stockage se situent en Chine et aux Etats-Unis. Cette rareté des infrastructures de stockage entraine leur cherté. Ainsi le cout de stockage d’un tanker de 2 millions de barils a quasiment doublé. Les dernières semaines, il était de 229.000 dollars selon le leader mondiale de courtage maritime Clacksons Platon Securities. Toutes les infrastructures de stockages tels les oléoducs, les tankers, les terminaux d’exploitation, les dépôts de stockages sont déjà mobilisés. L’industrie de production pétrolière pourrait freiner si ces installations sont saturées. A cet effet, des tractations sont en cours entre, la Russie, l’Arabite Saoudite et d’autre pays de l’OPEP.

La nécessité de rééquilibrer l’offre par rapport à la demande

Le ministre koweïtien du pétrole Khaled Al-Fadhel a d’ailleurs annoncé que plusieurs producteurs prévoyaient une coupe de 10 à 15 millions de barils. Ceci pour désengorger le marché et favoriser la remontée des prix. Objectif, permettre au marché de respirer. Le rééquilibrage de l’offre et de la demande est une bonne nouvelle pour le secteur qui connus des jours sombre en termes de statistiques les deux derniers mois. Toutefois, cela va sans doute créer une volatilité des prix jusqu’à l’atteinte de l’équilibre entre l’offre et la demande. C’est ce qu’a confié Jeff Crie, Directeur de recherche sur les matières premières chez Goldman Sachs.

Pour cette Banque, il faudra attendre jusqu’ en 2021 pour un redressement des prix. Quant ’au marché, il pourrait rester déficitaire jusqu’en juin selon le scénario de l’institution financière.

Arnaud Fidèle YAMEOIKGO

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