Tog’s Barber Shop : L’étudiant tchadien qui a créé l’un des meilleurs salons de coiffure de Ouagadougou
C’est un jeune tchadien résidant au Burkina Faso. Pour les besoins de l’article, nous l’appellerons Barber. Il a souhaité garder l’anonymat. Il y a 13 ans qu’il a créé Tog’s coiffure Barber shop. C’est un salon de coiffure situé à la Patte d’Oie, un quartier de la ville de Ouagadougou. D’un père tchadien et d’une mère nigérienne, il a un parcours qui pourrait inspirer bien de personnes.
Il est coiffeur amateur depuis la classe de CE1
L’histoire de Barber avec la coiffure a commencé quand il était au Cours élémentaire 1ère année (CE1). Avec une lame et un peigne, Barber aimait se divertir à ses temps libres en coiffant ses amis. Au fil du temps, il a suivi son cursus scolaire jusqu’à l’obtention de son baccalauréat. Son diplôme en main, il s’envole pour l’étranger. Avec comme objectif, de poursuivre ses études supérieures. Ces études, il n’aura pas le temps de les terminer, qu’il perdit son père.
Un rêve brisé
Dès le décès de son papa, le rêve de Barber d’emboiter les pas de son père s’est envolé. Il est tout de suite invité à retourner auprès des siens au Tchad. Contrairement aux attentes, Barber a préféré rester au Burkina Faso. Il y avait tissé des relations amicales et développé une sympathie pour le pays. Cependant, il lui fallait prendre ses responsabilités. Il devait produire pour subvenir à ses besoins. C’est le début d’une période de quête d’emploi sans succès.
L’espoir renait autour de la coiffure
C’est alors qu’il s’est rappelé ce qu’il savait faire le mieux : coiffer. Le salon « Tog’s coiffure Barber shop » de Barber voyait ainsi le jour avec beaucoup de promesses. Vu ses privilèges passés, Barber a dû faire preuve de beaucoup d’humilité en s’aventurant dans la coiffure.
La particularité de Tog’s Coiffure
Barber se réclame coiffeur professionnel, diffèrent de certains aventuriers. Dans son atelier situé à la Patte d’Oie, il est spécialisé dans les coupes et coiffures africaines, occidentales et indiennes. Et, c’est exclusivement en ligne qu’il s’est formé. Il utilise l’internet pour innover dans ses prestations, en vue de diversifier et satisfaire sa clientèle.
Chez Barber, les prix sont en phase avec le professionnalisme des coiffeurs. Ils vont de 1 000 F CFA à 2 500 F CFA. La coiffure simple fait 1 000 F CFA, la coupe 1 500 F CFA et les coupes occidentale et indienne 2 500 F CFA. Avec son salon, Barber fait un chiffre d’affaire mensuel intéressant. Aujourd’hui, il arrive à prendre en charge une famille de sept personnes qui vivent essentiellement des fruits de son salon. De plus, il emploie un jeune coiffeur.
Les difficultés dans l’entreprise de la coiffure
Les difficultés de Barber sont liées à la formation de ses collaborateurs. Il faut non seulement payer l’apprenant et le former en même temps. De plus, la majorité des apprentis, s’en vont une fois le savoir acquis. Ce qui est une perte de temps et d’argent investit dans la formation d’un potentiel concurrent.
Autre difficulté, c’est le manque de professionnalisme dans l’exercice du métier. Pour ce faire ce professionnel de la coiffure parie sur la création d’école de coiffure pour une règlementation du secteur. De plus, les stages dans les différents salons doivent être assortis d’une attestation preuve de professionnalisme.
Comment se lancer ?
Barber a lancé son entreprise avec la somme de 150 000 F CFA. Tout commence par la location d’un local. Viennent l’achat des chaises, d’un miroir, de tondeuses, de peignes, d’alcool etc. La gestion d’une entreprise du genre demande beaucoup de réinvestissement pour garder le cap et viser plus haut. A cela s’ajoute le recrutement et la formation de coiffeurs selon les moyens. A défaut, on y va tout seul en attendant d’avoir plus de moyens pour chercher d’autres collaborateurs.
S’il y a une chose que Barber reproche à certains burkinabè, c’est « leur manque de passion dans ce qu’ils font ». C’est pourquoi, il invite les jeunes à ne pas se presser d’avoir l’argent. Il faut d’abord acquérir la connaissance car « le bon coiffeur ne chôme pas » dit-il.
Arnaud Fidèle YAMEOGO