LMK: La fermière qui fait des selfies avec ses animaux

Si vous la croisez en ville, vous penserez à un top model. Si vous la rencontrez dans sa ferme, vous ne rêverez que de devenir fermier. Débordante de motivation. Elle force l’admiration. Sa ferme à une capacité de production de plus de 100 têtes. Chaque matin, elle parcoure plus de 42 kilomètres pour s’y rendre. Sa journée commence par le lavage des boxes des porcs. Ensuite vient le mélange des aliments. Avec ses employés, Laurence fait tout à LMK. Entre le soin des animaux et la livraison des clients, elle trouve le temps de faire des selfies avec ses animaux. Elle vous transmet tout de suite l’envie de faire l’élevage. Voici Laurence Mélissa KAFANDO. Promotrice de la ferme LMK.

Laurence Mélissa KAFANDO, responsable de la ferme LMK
Laurence Mélissa KAFANDO, responsable de la ferme LMK

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Laurence KAFANDO: Je suis Laurence Mélissa KAFANDO. Je suis la promotrice de la ferme LMK.

Parlez-nous de votre ferme

Laurence KAFANDO : La ferme LMK est un projet qui a été muri et construit pendant plusieurs années. C’est finalement en 2018 que sa mise en œuvre a commencé. LMK est une SARL qui a été formalisée en 2019. Nous sommes situées dans la commune rurale de Saponé, dans la province du Bazega. Nous intervenons dans plusieurs secteurs : l’élevage porcin (porcs de race améliorée), l’élevage de volaille et de petits ruminants. Également, nous faisons du consulting et de la formation dans ces différents domaines. Notre ambition est de faire du slogan « produisons et consommons local », une réalité. Nous travaillons donc à satisfaire et à fidéliser nos clients individuels ainsi que les grands clients comme les structures modernes de distribution de viande et les supers marchés.

Quel est votre parcours académique ? A-t-il un lien avec l’élevage ?

Laurence KAFANDO : J’ai eu un parcours scolaire classique comme tout jeune burkinabé. Après mes études secondaires je me suis inscrite pour faire du commerce international. Pour différentes raisons notamment de santé j’ai dû arrêter. Lorsque j’ai voulu reprendre, je n’avais plus ce même engouement pour les études. J’ai alors décidé de me tourner vers l’entrepreneuriat. Un de mes objectifs personnels de vie.

Un selfie avec ses porcs
Un selfie avec ses porcs

Pourquoi avez-vous choisi de vous lancer dans l’élevage au lieu de rester à travailler dans le confort dun bureau ?

Laurence KAFANDO : Déjà je dirais que c’est une passion avec laquelle j’ai grandi. Bien que fonctionnaire, mon père avait une passion pour l’élevage. Aussi, il faisait de l’élevage domestique pour occuper ses temps libres. C’est en l’assistant régulièrement que j’y ai pris goût et décidé d’en faire mon métier plus tard. Dès lors que je ne voulais plus poursuivre mes études mon choix s’est porté définitivement sur l’élevage. Ce choix m’offrait la possibilité de me prendre en charge plus tard.  Et l’élevage représente pour moi cette possibilité.  En plus d’être cette pratique que je connais plus ou moins avec mon père, j’ai de l’attirance pour les animaux. L’élevage me donne cette liberté de gérer moi-même un certain nombre d’activités. Voilà pourquoi j’ai préféré ça, d’autant plus que c’est un secteur porteur.

Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez été confrontées à vos débuts en 2018 ?

Laurence KAFANDO : Comme toute activité d’entrepreneuriat les débuts n’ont pas été faciles. Il y a d’abord eu la question de l’espace. Pour ça, j’ai eu la chance de bénéficier d’un terrain que mon père avait. Il y a ensuite eu la question du financement de départ pour laquelle j’ai eu le soutien de ma famille (infrastructures de bases, achat des animaux et fournitures diverses). La plus grande difficulté a été la mise en œuvre de l’activité elle-même. Là j’ai été confronté au déficit de personnel qualifié, à la recherche de marché et sa fidélisation. Par-dessus tout, il y a le fait d’être une femme dans une activité où les acteurs sont en majorité des hommes. Quand je jette un regard en arrière, je réalise combien le fait d’entreprendre est un parcours individuel qui nécessite une organisation et des leviers sur lesquels s’appuyer.

Laurence KAFANDO, optimiste
Laurence KAFANDO, optimiste

Beaucoup de secteurs ont été paralysés par la pandémie actuelle de la Covid_19. Quelle est son impact sur vos activités ?

Laurence KAFANDO : Comme dans toutes les activités, quand l’humain est touché, l’économique prend forcément un coup. C’est le cas aussi dans l’élevage. La covid 19 a induit une baisse drastique de la demande (Au niveau des supers marchés, des charcuteries, des yaars, des clients individuels) avec pour conséquence la réduction dans la sortie des produits finis. Ce qui a créé un impact négatif sur nos recettes en cette période.

Quelles sont les perspectives à moyen et à long termes pour LMK ?

Laurence KAFANDO : À court et à moyen termes, LMK vise le renforcement de sa capacité de production. Nous voulons élargir et fidéliser notre clientèle. Pour y arriver, nous ambitionnons d’agrandir la surface de production avec plus de locaux pour les porcs. Nous voulons aussi offrir un certain nombre de produits et services innovants. Nous souhaitons atteindre le niveau de certaines fermes qui sont arrivées à imposer leur marque en termes de qualité et de productivité.

A long termes, mon rêve est de faire de LMK une référence dans l’espace national. Je nous vois déjà en train de livrer la viande de porc et de volaille aux mines et aux grandes entreprises. Je projette aussi mettre en place une chaîne allant de la production à la charcuterie.

Pour finir,  nous allons créer des succursales dans certains pays côtiers où la demande reste très intéressante. Ma plus grande satisfaction sera de créer un label LMK.  Un label national, que je vais léguer aux générations à venir !

En pleine livraison de porcs
En pleine livraison de porcs

Si vous deviez donner quelques conseils à des jeunes qui voudraient entreprendre dans le même domaine que vous et qui hésitent encore, que leur diriez-vous ?

Laurence KAFANDO : Vous savez déjà que l’entreprenariat n’est pas chose facile. Mais du moment où vous avez la volonté et la formation de base vous pouvez vous lancer à petite échelle. Vous ne devez pas avoir peur de l’échec. Car c’est aussi dans l’échec que l’on s’améliore. C’est une autre forme d’école.

Les jeunes doivent juste avoir le courage d’oser et d’aller s’enrichir des expériences d’autres personnes. Il faut aussi comprendre que l’élevage de porcs nécessite un certain nombre d’investissements au départ à savoir le local, les aliments, les vaccins, le suivi etc…

Comment entrer en contact avec la ferme LMK pour des commandes ?

Laurence KAFANDO : Nous sommes joignables au :

Tel: +226 70602679 / WhatsApp: + 226 75368884/ Facebook: Ferme LMK

                                                                                                                     Interviewée par: DIENDERE Philippe

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