Nashir Ussen Sawadogo, le photographe aux multiples facettes !
Si tu le vois de loin, il te fait penser à un militaire. De près, tu crois avoir affaire à un mannequin. Son nom de code : Sambiga Wambi! Dans la vraie vie, il s’appelle Nashir Ussen Sawadogo. Du haut de ses 1 m 85 cm et derrière son sourire rêveur, se cache un vrai passionné de l’image ! Sa conviction est: « qu’il n y a rien de tel que de faire ce qui te passionne ». Dans le monde de l’événementiel au Faso, Sambiga wambi cristallise les attentions. Son nom à lui seul est une marque. Avec les sentiments diversifiés qui vont avec. Zoom sur le parcours inspirant d’un jeune photographe aux nombreuses facettes.
Réussir malgré tout
Il a à peine 30 ans. Aujourd’hui, il est l’un des photographes les plus visibles du Burkina Faso. Ussen a grandi dans le quartier Hamdallaye de Ouagadougou. En fait, il se dit que ce quartier abrite beaucoup de jeunes déscolarisés, dont certains vivent souvent dans les rues. C’est donc dans ce contexte qui ne présageait pas un avenir certain pour lui, que le petit Ussen s’était promis de réussir, malgré tout. Après l’obtention de son baccalauréat, Nashir se retrouve à l’université de Ouagadougou. C’est au département de Communication et journalisme qu’il dépose ses cartables. En réalité, depuis sa classe de terminale, pendant qu’il était délégué général des élèves, c’est lui qui organisait la production du journal école. C’est ainsi qu’il s’est surpris à rêver d’une carrière de journaliste ou de communicateur.
Face à la réalité
Arrivé à l’université en 2012, le jeune Nashir Ussen Sawadogo va s’intéresser davantage à la photographie. En fait c’est en 2010 lorsqu’il était au lycée Marien N’Gouabi, que le virus du flash l’a ébloui. Selon les témoignages de certains de ses promotionnaires d’université, Nashir n’hésitait pas à « sécher » les cours lorsqu’il avait des « gombo ». Le « gombo » est une petite affaire qui aide à joindre les deux bouts. Beaucoup se souviennent encore du premier contrôle d’anglais qu’il a feinté, pour aller couvrir un événement. Est-ce que le Campus n’était pas adapté à l’esprit entrepreneurial du jeune Ussen? Ou est-ce par ce que sa passion pour la photographie était trop forte pour être contenue ? Toujours est-il qu’en 2013, Nashir a abandonné ses études à la prestigieuse école de communication et journalisme, pour se consacrer à la photographie.
Ainsi, sans savoir où le chemin le menait, il a choisi de se concentrer sur ses « gombos » et sa passion.
Du « gombo » à la photographie professionnelle
Depuis 2017, Nashir Ussen Sawadogo est un nom incontournable dans le monde de la photographie professionnelle au Burkina Faso. Il lui a fallu environ 7 ans pour se faire de l’expérience, pour poser les bases de sa carrière et pour se faire une réputation. Lorsque vous lui demandez d’où lui vient son premier appareil photo, Il répond d’une voix nouée, qu’il l’a « chipé » à son oncle. Les années qui ont suivi, il a investi dans le matériel. Lorsque vous voyez l’attention avec laquelle il tient son appareil Canon EOS 7D, vous comprenez la relation spéciale, presqu’amoureuse, qu’il y a entre l’homme et son métier. Cette passion, il l’a transformé en entreprise : Vision Associée. Avec une équipe polyvalente de 8 personnes, ils font de l’audiovisuel « 360 degré ». Oui, la photographie et les films sous toutes ses formes : mariages, baptêmes, concerts, mode, institutionnelle, spots, documentaires ! Tout y passe !
Le moins qu’on puisse dire, est que la photographie réussi à Wambi. Ses prises de vues témoignent en sa faveur. Son talent n’est plus un secret. Ce talent qui cependant lui joue parfois des tours.
Sambiga sous les rafales des critiques
Jusqu’en 2017, Ussen était un photographe comme beaucoup d’autres. Toutefois, la combinaison de sa passion, de son talent et de son professionnalisme ont mis les projecteurs sur lui. C’est ainsi qu’il s’est retrouvé envahi par les sollicitations des clients à partir de 2018. Dans sa générosité, il veut satisfaire tout le monde. Il le reconnait lui-même avec un voile de tristesse dans les yeux : « je ne sais pas dire non ». Face aux retards dans la livraison de certaines photos, certains clients ont exprimé leur mécontentement. De plusieurs façons. Sur internet surtout.
Loin de le déstabiliser, cette crise a permis à Ussen de grandir, de s’améliorer et de mieux organiser Vision Associée. Et ça semble marcher. Plusieurs clients sont revenus sur internet exprimer leur satisfaction.
Ussen l’artiste
Il faut côtoyer Ussen pour voir l’artiste qui l’habite. D’ailleurs, la photographie n’est-elle pas de l’art ? Toujours est-il que tous ceux qui ont eu des séances de photos avec lui ont noté sa capacité exceptionnelle à mettre à l’aise, à faire des combinaisons réussies et à trouver des angles expressifs.
C’est peut-être pour cela qu’il est à tu et à toi avec beaucoup d’artistes burkinabè ! La vérité est que Sambiga Wambi est un champion des relations personnelles. Les chanteurs, les humoristes, les cinéastes et autres MC sont ses potes.
Et ce n’est pas tout, il est en bon terme avec les communicateurs et autres hommes de média. On ne parlera pas de ses entrées dans des cercles fermés comme la présidence du Faso, d’où il n’est pas rare de le voir poser avec le chef de l’État.
Pour sûr, Wambi est plus qu’un photographe. Il incarne cette jeunesse dynamique, entreprenante et infatigable. Il est la preuve que lorsque la passion et le talent rencontrent les besoins des clients, on ne travaille plus. On réalise son but. Et lui le fait avec le cœur !
Ussen, l’homme de cœur !
Derrière ce que certains qualifient d’arrogance, se cache un cœur généreux. Certaines personnes ont témoigné que Ussen a couvert leurs événements sociaux sans rien demander. Pour d’autres, il sort sa phrase désarmante : « surtout ne te gêne pas ». Pour te dire qu’il prendrait volontiers ce que tu lui donneras après la prestation. Les œuvres sociales de Ussen n’empêchent pas Vision Associée de bien se porter. « Économiquement, nous avons de quoi être satisfait. Nous arrivons à supporter les charges » nous confie Wambi. C’est donc en homme comblé que Sambiga Wambi rend grâce à Dieu. Et pour exprimer cette action de grâce, il n’est pas rare de le rencontrer dans son ancien quartier Hamdallaye, distribuant des vivres et autres denrées de première nécessité à l’occasion de certaines fêtes.
C’est possible !
Le parcours de Ussen Nashir Sawadogo est une leçon. C’est un rappel que « c’est possible ». C’est la preuve que d’où tu viens ne scelle pas toujours ton avenir. Après 8 ans de photographie faits de flashs et de mises au point, l’objectif de Nashir est plus clair. Il nourrit de grandes ambitions pour le Burkina Faso et l’Afrique. Avec plus de travail et de l’humilité, il pourrait être un zoom pour la photographie et un ambassadeur de l’image de son pays.
Arnaud Fidèle YAMEOGO