Tidi Ouédraogo : l’homme d’affaires, faiseur de stars
Quand tu le rencontres pour la première fois, tu es tout d’abord frappé par son calme. Plus tu échanges avec lui, plus tu entrevois l’homme de conviction et le manager ambitieux qui l’habitent. Pour certains, c’est le boss du groupe Destiny. Pour d’autres, c’est le révélateur des stars. Il s’appelle Tidiane Cheick Ouédraogo. Tidi, dans le milieu du showbiz. Les artistes à succès comme Amzy, Toksa et bien d’autres sont de son écurie. Tidi Ouédraogo, c’est l’histoire d’un jeune passionné d’images, qui est allé apprendre aux USA pour revenir apporter sa contribution à son pays. Découvrons!
Tidi Ouédraogo, l’apôtre de la discrétion !
En écoutant le dernier son « Pa Sék Dé » de Amzy, à 2mn 05s, on entend le nom de Tidi Ouédraogo. C’est l’une des rares fois qu’on cite officiellement cet homme d’affaires aux multiples casquettes. Pourtant, il y a plusieurs années qu’il fait de l’impact dans le milieu du showbiz. La réalité est qu’il cultive la discrétion. Il aime son rôle de magicien derrière les scènes. Et pour cela, Il fuit les caméras. A tel point qu’il décline toujours les sollicitations des chaines de télévisions et de radio. Y aurait-t-il un lien entre la rigueur que demande la maintenance informatique et cette attitude? Difficile de le croire ! Parce que depuis tout petit, Tidi « touche à tout».
Dès son premier cycle, il s’est intéressé à l’électricité. C’est ainsi qu’il s’essaiera à la maintenance informatique. C’est aussi à cette période qu’il s’est pris de passion pour le métier de Disc – Jockey (DJ) qu’il exercera entre temps.
Quitter la faculté d’économie pour se concentrer sur la réalisation vidéo
Dès la classe de première au lycée Marien N’Gouabi, Tidiane pilotait beaucoup d’activités. Il ne voulait surtout pas être une charge pour ses parents. C’est ainsi qu’il choisit de prendre son indépendance, sûr de s’en sortir grâce à ses petites activités. C’est dans cette dynamique qu’en 2009, après six mois de cours à la faculté d’économie à l’Université de Ouagadougou, Tidiane décide de mettre fin à ses études. Il voulait consacrer tout son temps et son énergie à la réalisation vidéo. Tidiane a depuis toujours été un amoureux de belles images et surtout du montage audiovisuel. Cette aventure hors de l’université lui a permis de rencontrer des précurseurs dans le domaine avec qui, il a exploré les facettes de la réalisation vidéo. Voici comment le jeune maintenancier en information, presque étudiant en Sciences économiques, a fait ses premiers pas dans la production et le management.
Du Faso aux USA et des USA au Faso !
En 2013, Tidiane décide d’aller en aventure aux USA. Trois ans plus tard, il est de retour à Ouagadougou. Si vous lui demandez pourquoi il n’est pas resté aux Etats-Unis, il répond avec un brin de fierté : « Je n’ai pas voulu rester parce que je vois au Burkina Faso beaucoup d’opportunités. Il est plus facile d’entreprendre en Afrique qu’aux États-Unis. Les États-Unis, c’est une école et j’ai beaucoup appris là-bas». Effectivement à son retour, sa volonté d’entreprendre était encore plus forte que tout. Tout de suite, il lance le restaurant « Destiny Food ». Au pays de l’Oncle Sam, il avait fait le constat que les fast food procuraient beaucoup d’argent. En 2018, Tidiane ouvre « Destiny Food 2 » avec une spécialité « riz soumbala au poulet ». A cette date, les deux restaurants emploient une trentaine de personnes. Mais, Tidiane a-t-il abandonné la réalisation vidéo ?! Aucunement !
La technique des petits pas
Tidiane n’avait pas oublié la réalisation vidéo. C’était même ça l’objectif principal. Son rêve de production et de management artistique était intact. Mais pour y arriver, il avait choisi d’aller pas à pas, en posant les bases avec les restaurants. C’est ainsi que le bénéfice des deux restaurants a permis à Tidiane de s’acheter le matériel nécessaire pour exercer sa passion de l’audiovisuel. « Destiny Food » financera ainsi « Destiny Prod », qui est spécialisé dans le management et la production d’artistes. Amzy et Toksa et bien d’autres en sont les produits.
La volonté d’entreprendre de Tidi ne s’arrêtera pas là. En collaboration avec Armel David SAWADOGO, un de ses amis de longue date, il crée « Destiny Picture ». Cette troisième entreprise officie dans la réalisation de clips vidéo, de spots publicitaires, de publi- reportages et de documentaires. Le clip « Pa Sék Dé » de Amzy est l’une de leurs dernières réalisations.
S’avoir s’entourer
L’une des forces de Tidi est sa grande capacité d’écoute. Tout le long de son parcours, il a su s’entourer. D’ailleurs, l’une de ses collaborations les plus réussies est celle qu’il entretient avec Armel David SAWADOGO. Leur collaboration a commencé au lycée Marien N’Gouabi. Elle s’est poursuivie avec leur première entreprise au Burkina Faso : Vision Exacte. Cette collaboration s’est renforcée aux Etats Unis! Avant de revenir se consolider au Burkina Faso avec leur entreprise commune : « Destiny Picture ».
‘’Le révélateur des stars’’
Plusieurs années après ses débuts dans le management et la production d’artistes, Tidi est aujourd’hui reconnu comme un faiseur de stars. Bien que dans l’ombre, son inspiration est visible sur les jeunes artistes qu’il accompagne. Aussi, il n’est pas rare de le rencontrer dans les quartiers de Ouagadougou, en quête de talents cachés. Quand il les trouve, il les prépare en silence pour les révéler au grand jour, au grand marché de Ouagadougou. Vraiment, il faut être Tidi Ouédraogo pour penser à faire une conférence de presse au grand marché de Ouagadougou. Pourtant, l’effet est immédiat. « Je suis un jeune qui croit aux potentialités de jeunes talents et je les accompagne comme je peux. Après, c’est au public d’apprécier », lance Tidiane.
« Apporter un plus à l’Afrique »
La trentaine passée, Tidi estime que sa mission est d’apporter une pierre à l’édifice du Burkina Faso. Ainsi, sa conviction est qu’: « Aujourd’hui on a des jeunes très talentueux qui ont juste besoin d’accompagnement et surtout d’encadrement ».
Pour Tidiane, le secret de la réussite demeure dans le travail, la capacité d’anticipation et surtout l’écoute. C’est pourquoi il pratique la stratégie des petits pas. Un objectif après l’autre. Une entreprise après l’autre. Du reste, il se raconte qu’il prépare pour 2021 une autre entreprise dénommée « Dimas ».
A l’endroit des jeunes qui désirent entreprendre, Tidiane les invite à s’armer de courage. Car pour lui, «Entreprendre c’est risquer, gagner ou perdre. Apprendre de ses échecs et repartir de plus belle ».
Rabi Kaba