Prix Pierre Castel: Comment réussir sa candidature

Le Prix Pierre Castel est un accompagnement de 15 000 euros ainsi que des formations pour de jeunes africains qui portent des initiatives agricoles et agroalimentaires innovantes. Pour l’édition 2020, 4 pays sont concernés. Le Burkina Faso, le Cameroun, le Congo et la Côte d’Ivoire. Le Congo et le Cameroun ont clos la réception des candidatures le 15 mai passé. Le délai de candidature pour le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire est pour le 07 juin. Pour aider les candidats potentiels à réussir leurs candidatures, nous avons rencontré madame BASSONO. Madame BASSONO est la promotrice de Faso Attiéké. Elle a été lauréate du prix en 2019. Nous lui avons demandé quelques astuces pour réussir sa candidature et avons profité découvrir la dame battante qui se trouve derrière les sachets d’attiéké.

Bizya Africa : Parlez-nous de madame BASSONO !

Florence BASSONO : Je me nomme Windlasida Florence KABORE épouse BASSONO. Aujourd’hui je suis à la tête de Faso Attiéké. C’est une unité de production de semoules de manioc. Je suis titulaire d’un DUT en Secrétariat Bilingue obtenu à l’Institut Burkinabé des Arts et Métiers (IBAM) en 2005.

J’ai reçu, dès mon jeune âge, la fibre entrepreneuriale. En effet, depuis toute petite, j’ai appris la conservation des fruits et légumes. C’est ainsi que j’ai appris à travailler le gombo, la tomate, l’oignon auprès de ma mère. Au fil du temps, la petite Florence prit goût à la transformation agroalimentaire. Cependant, cette passion va rester en latence au fur et à mesure que je grandissais.

Une fois à l’université, je me suis investie non seulement dans mes études, mais aussi dans des activités génératrices de revenus grâce auxquelles j’assurais certaines de mes dépenses.

En 2006, j’ai commencé une carrière de secrétaire de direction pour dix longues années. Chemin faisant, je me suis retournée vers l’entrepreneuriat suite à une menace de licenciement. Au cours d’un voyage avec mon époux et notre bébé en Côte d’Ivoire, j’ai décidé de faire de l’achat revente. Très rapidement, je me suis rendue compte que n’était pas fait pour moi. C’est à partir de cet instant que la graine semée par ma mère dès mon jeune âge à commencé à germer : il fallait transformer. Voici comment est née Faso Attiéké !

Agbodjama gros ou petits grains à 700 F CFA/ paquet
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Bizya Africa : Parlez-nous de Faso Attiéké

Florence BASSONO : Nous avons créé Faso Attiéké en 2010. Elle a été créée, afin de permettre à toutes les couches sociales de manger de l’attiéké sain et facilement. Dès le début nous avons choisi de miser sur sa qualité, son accessibilité et sa disponibilité. En 2009, nous avons constaté au cours d’un voyage vers la Côte d’Ivoire, que l’attiéké que nous consommons au Burkina était transporté dans des conditions très malsaines. L’attiéké de bonne qualité n’était pas accessible à toutes les couches sociales car il coutait cher. Et pourtant, c’est un aliment très énergique, adapté à un pays comme le Burkina Faso pour lutter contre l’insécurité alimentaire.

Aussi, je nourrissais le désir d’être avocate des femmes défavorisées. Et ma manière de les défendre a été de leur donner des emplois décents pour leur autonomisation.

Aujourd’hui, nous proposons à nos clients de l’attiéké frais et déshydraté, du placali et de la farine de manioc, à des prix accessibles à tous.

Agbodjama gros ou petits grains à 600 F CFA/ paquet
Agbodjama gros ou petits grains à 600 F CFA/ paquet

Bizya Africa : La pandémie de la Covid_19 a bouleversé les plans dans le monde entier. Quel est l’impact de cette maladie sur les activités de Faso Attiéké ?

Florence BASSONO : A cause de la mise en quarantaine de certaines villes dont Ouagadougou, nos clients qui sont hors de Ouagadougou n’arrivaient plus à se procurer de nos produits. Aussi, la fermeture des frontières a entrainé une rupture de notre matière première. Cette rupture a engendré un arrêt de la production. Par exemple au mois d’avril, nous avons transformé seulement 9 tonnes de matière première. Pourtant en temps normal, nous transformons environ 50 tonnes.

De ce fait, les femmes qui vivent de la distribution de nos produits ont été privées de leurs revenus. Comme vous le voyez, la pandémie a paralysé notre trésorerie. Elle a fait baisser notre production, et diminuer les revenus des femmes.

Bizya Africa : Vous avez en 2019 été lauréate du Prix Pierre Castel. Dites-nous qu’est-ce que ce prix a apporté de plus à Faso Attiéké.

Florence BASSONO : Je suis très reconnaissante envers Dieu qui m’a gratifiée de ce prix. Je dis merci à la fondation Pierre Castel et à la BRAKINA qui m’ont fait confiance.

Ce prix comme je l’ai toujours dit est un carburant pour nous. C’est un carburant pour persévérer dans nos combats quotidiens pour nourrir sainement la population. C’est aussi un carburant, pour créer des emplois, donner du sourire à ces femmes qui y travaillent, celles qui distribuent, celles qui revendent, et tous ceux qui sont en amont de la chaine, etc.

Attiéké séché 450g à 700 F CFA/ sachet
Attiéké séché 450g à 700 F CFA/ sachet

Bizya Africa : Pour les potentiels candidats du Prix Pierre Castel 2020, quels sont les 5 astuces principales que vous pouvez donner pour réussir leurs candidatures ?

Florence BASSONO :

  • Il faut bien lire les termes de référence du concours
  • Il faut maitriser son projet
  • Mettre en avant les impacts de son projet sur le plan social, économique et environnemental
  • Mettre en avant ce qui différencie son (produit ou service) de ce qui existe déjà
  • Compter sur la grâce de Dieu

Bizya Africa : Comment vous contacter pour des commandes d’attiéké ?

Florence BASSONO : Pour commander, vous pouvez appeler le 70 33 69 54 (WhatsApp) ou le 64 98 05 05

Bizya Africa : Quel sera votre mot de clôture?

Florence BASSONO : J’encourage les jeunes entrepreneurs burkinabés à être audacieux, courageux, ambitieux et à persévérer. Et que chacun fasse un effort pour sortir de sa zone de confort qui nous fait perdre beaucoup d’opportunités.

                                                                                                                Interview réalisée par Philippe DIENDERE

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