Une 2ème faitière des transporteurs routiers au Faso?

Un regroupement des organisations de transporteurs routiers a animé une conférence de presse le vendredi 28 février 2020 à Ouagadougou. Il était question d’annoncer la mise en place d’une autre faitière. Cette mise en place se fera au cours d’un congrès qui aura lieu les 14 et 15 mars à Ouagadougou. Dans un second temps, il était question pour eux d’exprimer leur déception à l’issue des négociations conduites par le Premier Ministre Christophe Marie Joseph Dabiré.

 Après près de deux ans de négociations, la guéguerre entre transporteurs routiers continue

A peine une semaine après le congrès de Bobo-Dioulasso qui a porté Isoufou Maïga à la tête de la faitière unique des transporteurs du Burkina Faso, une autre est en gestation du côté de Ouagadougou. Cette fois-ci, 16 structures frondeuses de transporteurs routiers annoncent la mise en place d’une autre faitière au cours d’un congrès qui se tiendra les 14 et 15 mars 2020. Il s’agit de l’Alliance burkinabè des chargeurs et transporteurs (ABC/Trans), du collectif des transporteurs et chauffeurs routiers du Burkina (CTCRB). La fédération nationale des acteurs du transport (FENAT) et du syndicat national des commerçants et transporteurs du Burkina (SYNAJECT). A ces organisations s’ajoutent les compagnies de transport Elitis, Farafina Tour, FTS, Rahimo, Rakieta, Saramaya, STBA, TCV, TSR, SNT et CTROF.

 Une démarche gouvernementale qui ne résout pas la crise 

La démarche du gouvernement a abouti à l’organisation les 22 et 23 février d’un congrès qui a porté le contesté Issoufou Maïga à la tête de la faitière. Les transporteurs des 16 structures estiment que le Premier Ministère en complicité avec M. Issoufou Maïga a décidé de la tenue du congrès de Bobo-Dioulasso sans l’approbation de toutes les parties. Mieux ils disent que le gouvernement a même décidé de la sécurisation du site du congrès et le financement de sa tenue. De telles décisions viendraient étayer l’idée selon laquelle les « dés étaient déjà jetés » pense M. Ouattara.

« Il verserait dans le culte de la personnalité » : Amadouba Ouattara

Interrogé par les journalistes sur la nature du problème avec M. Issoufou Maïga, le conférencier répond. « Ce n’est pas la personne de Issoufou Maïga le problème mais ce sont ses pratiques » explique M. Ouattara. Avant de poursuivre que celui-ci verserait dans le culte de la personnalité. Aussi ces partenaires ne cautionneraient pas sa gestion qu’ils jugent « mafieuse » d’où la prise de leur responsabilité.

 « Nous allons prendre nos responsabilités » Amadouba Ouattara

Face à ce qu’ils ont appelés une « imposture », ces transporteurs disent prendre leurs responsabilités pour la défense des « véritables intérêts » des acteurs du secteur des transports au Burkina Faso. Leur responsabilité passe par la création à leur tour d’une faitière différente par la qualité des hommes qui l’animeront. « La probité sera inscrite au fronton de sa gestion » a lancé Amadouba Ouattara porte-parole des conférenciers. Il a également expliqué que la création de cette union s’inscrit dans un processus qui se veut graduel.

Un impact sur les citoyens et l’économie nationale

La crise que traverse le transport au Burkina Faso depuis maintenant près de deux ans a des conséquences sur le quotidien des burkinabè. Amadouba Ouattara dit reconnaitre le tort causé aux citoyens et à l’économie surtout sur des sujets internes des acteurs du transport. Néanmoins ces transporteurs croient en leur combat à en croire leur porte-parole. Pour ce dernier : « Si nous devons sortir l’artillerie lourde nous le ferons car nous sommes dignes de respect » a-t-il terminé.

                                                                                                                                          Arnaud Fidèle YAMEOGO

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